En juillet 2005, Solvay Pharma, division pharmaceutique du groupe chimique belge, rachète les Laboratoires Fournier, historiquement implantés à Dijon où est rassemblé l’ensemble des activités. Depuis, les activités disparaissent les unes après les autres. Et ce, malgré la mobilisation résolue et constante des équipes CFDT.
Quel était le projet industriel de Solvay en rachetant Fournier en 2005 ? Devenir un acteur significatif de la pharmacie, diversifier les activités de Solvay dans un secteur dont la profitabilité n’a rien à voir avec celui de la chimie des plastiques ? Un peu de tout ça, mais sûrement bien d’autres choses… Ce que les salariés perçoivent bien, c’est la radicalité des mesures mises en œuvre qui conduit inexorablement à la disparition des activités de Recherche et Développement (R&D), de production chimique, de production pharmaceutique, et de l’ensemble des services d’appui dans le bassin d’emplois dijonnais, implantation historique des Laboratoires Fournier. Sans oublier l’intégration des deux réseaux commerciaux qui s’est, là aussi, traduite par quelques centaines de suppressions de postes.
REORGANISATION DES FORCES DE VENTE ET DES SERVICES CENTRAUX. En 2006, la réorganisation des forces de vente et des services centraux entraîne la suppression de 300 postes dans la Visite médicale et d’une centaine de postes administratifs. Si les postes de visiteurs médicaux correspondent à des emplois répartis sur l’ensemble du territoire, les postes administratifs concernés sont, eux, implantés à Dijon.
REORGANISATION DES ACTIVITES DE R&D. En mars 2007, le plan de réorganisation de la R&D de Solvay Fournier Pharma confirme le site de Daix, près de Dijon, comme l’un des pôles d’excellence aux côtés des deux autres sites situés en Allemagne et aux Pays Bas. Mais au passage, c’est encore 40 postes qui sont sacrifiés sur l’autel de l’optimisation et de la rentabilité.
VENTE D’UNE UNITE DE PRODUCTION CHIMIQUE. Synkem, unité de synthèse de chimie fine basée à Dijon, est rachetée au 1er janvier 2008 par Icig, groupe chimique sous-traitant de l’industrie pharmaceutique. Si l’emploi n’est pas, à ce jour, directement menacé, la direction n’a voulu fournir aucune information précise sur le projet industriel ni donner aucune garantie pour les 120 salariés…
VENTE D’UN SITE DE PRODUCTION PHARMACEUTIQUE. La vente du site de production pharmaceutique de Fontaine-les-Dijon a été annoncée en décembre 2007. Le site est pourtant moderne et performant. Le repreneur sera probablement un façonnier. A ce jour, aucune garantie n’a été obtenue pour les 250 salariés en termes de pérennité d’emploi…
Au final, il ne subsiste aujourd’hui de l’activité pharmaceutique intégrée d’alors, qu’une activité de R&D et des services supports dont la taille n’est plus en rapport avec les activités maintenues sur la région. Et pour combien de temps ? Solvay continue à engranger les résultats confortables d’une activité réalisée ailleurs. Le groupe conserve les profits et externalise l’emploi, laissant le bassin d’emplois gérer les conséquences sociales de sa politique. Technique courante il est vrai, surtout quand c’est McKinsey qui pilote la réorganisation de la Division Pharma. Là où sévit McKinsey, l’emploi ne repousse pas !
Les équipes CFDT ne baissent cependant pas les bras, et se battent afin que Solvay assure sa responsabilité sociale vis-à-vis des salariés, comme vis-à-vis du territoire y compris après la cession des sites. La CFDT demande à Solvay d’assurer le maintien d’une activité de production pharmaceutique sur Dijon pendant au moins cinq ans en sélectionnant des entreprises saines, en étant transparent sur les conditions de cession, en accordant des conditions contractuelles compatibles avec des objectifs de maintien de l’emploi. La CFDT demande à Solvay d’assurer à ses salariés, ou anciens salariés, les formations et les aides à la mobilité qui permettront leur maintien dans un emploi durable correspondant à leur qualification. En lien avec le Syndicat Chimie Energie Bourgogne, l’Union régionale interprofessionnelle Bourgogne et la fédération, les militants CFDT de l’ensemble du groupe se mobilisent à tous les niveaux afin que les décideurs politiques, locaux et nationaux, soient informés et agissent pour que Solvay assume sa responsabilité sociale.