Que ce soit en négociation, en réunion ou dans les institutions représentatives du personnel les militants interviennent pour défendre et porter les revendications et positions de la CFDT. Aussi bien face à la direction ou aux autres organisations syndicales, prendre la parole en public, argumenter, ne pas perdre ses moyens sont autant de défis difficiles à relever pour des militants, quel que soit leur niveau d’expérience dans ce domaine. En effet, les managers auxquels ils sont confrontés sont majoritairement très efficaces. La plupart a suivi des formations pointues sur les techniques de communication. Les militants n’ayant pas à leur disposition de tels outils de formation, l’équilibre des chances est rompu et le sentiment de ne pas être efficace et de ne pas être entendu grandi.
C’est sur ces bases que le Syndicat Chimie Énergie Auvergne Limousin (SCEAL) a sollicité le secteur développement et formation syndicale de la fédération. Il souhaitait, pour répondre à une demande d’une de ses sections, pouvoir disposer d’un module de
formation portant sur la communication orale appliquée à l’action syndicale. En effet, les militants de la section Michelin, lassés d’être confrontés à des représentants de la direction rompus aux techniques de communication, avaient décidé de rééquilibrer la situation afin d’augmenter leur capacité à atteindre leurs objectifs. C’est pourquoi, leur syndicat, le SCEAL, a saisi la fédération afin qu’elle élabore une action de formation qui permette aux participants de connaître les principes de base de la communication orale, de pouvoir identifier les phénomènes perturbateurs et surtout de savoir réagir afin de garder la main. C’est ainsi que neuf militants issus de différentes sections syndicales, se sont retrouvés pour expérimenter ce nouvel outil de formation.
Cette formation baptisée « La Communication Orale dans l’Action Syndicale » (COAS, prononcez « Quoi ») a été animée par deux militants du syndicat, avec le soutien d’un militant de la fédération.
Au travers d’apports théoriques mêlés d’exercices et de mises en situation, les militantes et les militants présents se sont appropriés les techniques qui permettent de prendre la parole efficacement, y compris dans un contexte « conflictuel ». Ils ont découvert les conditions qui font qu’un échange devient un réel processus de communication et se sont entrainés à les mettre en œuvre. Au-delà des outils et méthodes qui permettent de préparer et structurer une intervention, ils ont également développé des compétences d’animation, d’observation d’un débat contradictoire. Il reste maintenant à ces militants présents à mettre en œuvre concrètement les acquis de cette formation.
