Le Comité des femmes de l’Icem a fait le point sur la situation des femmes de par le monde. En Irak comme au Zimbabwe, c’est tout simplement l’horreur au quotidien.
Ce Comité des femmes de l’Icem, fédération mondiale à laquelle est affiliée la FCE-CFDT, s’est réuni le 19 juin à Genève. Ses délégués avaient fait le voyage d’Asie, d’Afrique, d’Amérique centrale, mais venaient aussi d’Europe. Et la FCE y était.
C’est la représentante venue d’Irak qui aura donné le ton. « Dans mon pays occupé, la situation de la population devient de plus en plus difficile et complexe. La politique irakienne est décidée sans nous, et les choses continuent de se dégrader. Les frontières sont perméables à tous les trafics, notamment celui des armes. Dans les maisons, l’électricité a disparu. L’insécurité quotidienne rime avec violence, crime et terrorisme. Et les femmes, premières à être privées de travail, se retrouvent cantonnées chez elles. Nous vivons une véritable régression. Les syndicats, qui ne peuvent exister qu’au sein du secteur privé, sont démunis. Notre espoir est qu’une collaboration entre syndicats et ONG permette le soulèvement des femmes. »
La représentante du Zimbabwe et vice-présidente du Comité des femmes, de poursuivre. « Dans mon pays, la population est plongée dans l’enfer depuis que le gouvernement au pouvoir a été désavoué par les citoyens. L’inflation locale rend impossible l’accès à l’alimentation. Les femmes doivent travailler sans cesse pour assurer les repas de toute la famille. Il faut aller chercher la nourriture au Mozambique ou au Botswana voisin. Beaucoup sont touchés par le sida et, outre le drame humain, l’organisation des sépultures vire au cauchemar : celles-ci ne peuvant avoir lieu qu’en échanges de pots-de-vin. De nombreuses femmes sont réduites à la prostitution. C’est le cercle infernal de l’enfer ! » Et de souligner que l’urgence est là-bas alimentaire, au moment où le gouvernement détourne les aides internationales. « L’Icem doit venir enquêter sur place afin de témoigner. »
Cet état des lieux, édifiant, n’efface pas que dans le reste du monde, y compris en Europe, les situations comparées entre les hommes et les femmes affichent des décalages aux dépens des femmes, insupportables car injustifiés. Bien évidemment, d’un autre ordre. Aussi, au regard de tous ces constats, la présidente a rappelé le plan d’action dont s’est doté le Comité des femmes à Bangkok en novembre dernier. Il est temps de le traduire en actes, partout dans le monde.