L’actualité sociale est régulièrement marquée par des restructurations d’entreprise, comme celles dernièrement d’Arcelor Mittal à Gandrange, de l’usine Kléber à Toul, de Pfizer à Amboise, ou encore d’Arc International à Arques.
Face à la concurrence, au manque de volonté d’investir et à une recherche accrue de rentabilité financière, la politique industrielle des entreprises se traduit bien souvent par la fermeture de sites, voire leur délocalisation. Fait aggravant, certaines entreprises préfèrent même laisser les sites en friches industrielles plutôt que de les vendre à d’éventuels repreneurs, concurrents potentiels. Les conséquences désastreuses de ces situations impactent de plus en plus de régions et leurs bassins d’emplois.
Les représentants politiques locaux ou nationaux, les institutionnels tels les préfets, semblent impuissants. Ils ont un rôle à jouer, mais très limité, et leurs actions ne peuvent s’imposer de fait aux entreprises.
Face au phénomène complexe que représente la fermeture d’un site industriel, les militants CFDT savent que de leur capacité à imaginer des projets alternatifs, peuvent émerger d’autres perspectives. Ce fut notamment le cas chez Arkema à Saint-Auban, comme chez Thomson Vidéoglass à Nemours. Dans ces deux cas, des projets originaux, et reconnus viables par l’ensemble des autorités publiques, ont été construits avec les salariés et ont permis de modifier les choix initiaux des entreprises.
Agir et anticiper, c’est bien ce que propose la FCE-CFDT dans le cadre de ses orientations de congrès. Nous devons agir à tous les niveaux, de l’entreprise à l’Etat. Nous investir dans les Commissions paritaires nationales pour l’Emploi, être force de propositions au sein des Conseils économiques et sociaux régionaux, prendre place dans les pôles de compétitivité.
Au regard de ces situations, notre revendication, débattue au congrès fédéral, relative à la mise en place de nouveaux lieux de dialogue social sur le territoire, prend toute sa mesure. Elle permettrait des échanges et des négociations entre tous les acteurs présents sur le territoire (acteurs politiques, syndicaux ou patronaux, pouvoirs publics, voire associations selon les cas), quant à l’avenir et à l’attractivité du bassin d’emplois concerné. Car ce dialogue social territorial ne sera efficace qu’avec la volonté de toutes les parties concernées d’agir dans le cadre d’un projet commun.
C’est par notre capacité à anticiper que nous deviendrons des acteurs d’un avenir choisi. Notre connaissance des secteurs industriels et des territoires nous permettra aussi d’agir efficacement pour proposer des projets alternatifs aux plans sociaux.