Dans la lignée des travaux engagés par le comité de négociations collectives d’IndustriAll Europe, en novembre dernier, un projet de charte sur le temps de travail a été débattu lors de la réunion des 30 et 31 mars. L’idée globale de la charte est de garantir que le temps de travail ne soit pas un élément de concurrence européenne. Elle doit aussi intégrer les nouvelles formes de travail qui se répercutent sur le temps de travail, tel que le coworking ou le travail indépendant. Le numérique et les équilibres de vie doivent aussi être des aspects à prendre en considération. Les positions des différents affiliés représentent une palette très large : certains préconisent une réduction hebdomadaire du temps de travail à 32 heures, d’autres considèrent que cette réduction ne va pas forcément de pair avec celle du chômage. Et, enfin, il y a ceux, comme la CFDT, qui défendent la position selon laquelle le temps de travail doit être appréhendé tout au long de la vie. La charte doit présenter une synthèse de ces dimensions, un vrai travail en perspective !
La directive sur le temps de travail doit, quant à elle, faire l’objet d’une communication interprétative de la Commission européenne, sa motivation étant d’intégrer les derniers arrêts de la Cour de justice. L’argument politique est surtout d’adapter cette directive aux nouvelles formes de travail et à l’évolution du monde du travail avec l’impact du numérique, notamment. Les organisations syndicales telles qu’IndustriAll font remonter leurs points de vue via la CES.
La campagne de la CES sur l’augmentation des salaires a également été à l’ordre du jour. S’étalant sur une période allant de février 2017 à juin 2018, elle part du principe qu’il faut relancer une politique de la demande en augmentant les salaires, ce qui aura un impact positif sur la consommation et l’emploi et fera baisser, par conséquent, le chômage. Dans le débat, de nombreux affiliés ont rappelé l’importance de la négociation collective sur la question des salaires. Des actions sur le lieu de travail seront organisées en novembre dans cette perspective, en priorisant, par exemple, un grand groupe qui dispose de filiales dans plusieurs pays européens.