Pour cette première paritaire de l’année 2006 dans les industries électrique et gazière, l’ordre du jour était fourni, et l’état d’esprit des négociateurs a oscillé entre espoirs et désillusions. Ils ont finalement choisi de suspendre leur participation aux négociations salariales. Explications.
Le programme de la première paritaire de l’année 2006 dans les industries électrique et gazière était largement fourni. Et l’état d’esprit des négociateurs a oscillé entre espoirs et désillusions.
Espoirs dans le domaine de l’égalité professionnelle entre hommes et femmes. Le bilan 2004 présente en effet quelques évolutions positives. Insuffisantes certes, mais l’accord de branche signé en mars 2004 n’a pas encore eu le temps de produire de réels effets. Seules 5 entreprises de la branche ont conclu un accord d’entreprise sur ce thème. L’Union française de l’électricité (UFE) et l’Union française des employeurs des industries gazières (Unemig) le rappelleront aux entreprises. La FCE-CFDT mènera elle aussi une action de sensibilisation auprès de ses militants lors de prochaines instances, afin que les équipes syndicales locales soient davantage pugnaces sur le sujet.
Attentes toujours concernant le régime complémentaire maladie. Lors de cette séance, des informations sur les caractéristiques techniques et réglementaires du régime spécial de Sécurité sociale ont été apportées, répondant ainsi aux interrogations de la FCE-CFDT et qu’elle avait transmises aux employeurs en février 2005. Ces informations ont permis d’approfondir les champs du possible en matière d’évolution du régime. Alors négociations ou pas ? Les employeurs, après avoir rencontré les fédérations syndicales en bilatérales, adresseront par courrier leurs conditions à l’ouverture de négociations.
Désillusions des négociateurs enfin sur les salaires. Le projet d’accord salarial ayant peu évolué depuis la dernière séance de négociation, et conformément au mandat donné par le comité national de la branche, les négociateurs ont suspendu leur participation aux négociations. Techniquement, la FCE-CFDT ne peut accepter un accord qui globalise les mesures générales et individuelles. La FCE-CFDT juge insuffisante l’intégration de la prime exceptionnelle « retraites » dans le salaire national de base (SNB). Elle aurait souhaité des mesures financières plus ambitieuses. Politiquement, la FCE-CFDT ne peut cautionner un accord dont les mesures sont inférieures à celles signées par elle en 005. Grâce à la signature de cet accord par la FCE-CFDT, les inactifs ont pu bénéficier d’une progression de leur pouvoir d’achat.
Cette année, seul un maintien de leur pouvoir d’achat leur est proposé. Quant aux actifs, alors que leur pouvoir d’achat est maintenu en 2005, ils en subiraient une perte significative (- 0,52 %). Même dans l’hypothèse d’un accord global, que la FCE-CFDT rejette par ailleurs, les mesures prévues dans l’accord pour 2006-2007 sont elles aussi inférieures à 2005 (- 0,42 %). Aucune fédération syndicale responsable ne peut accepter de telles conditions, surtout lorsque les entreprises de la branche affichent d’aussi bons résultats financiers. Enfin, la FCE-CFDT n’admet pas l’adaptation de la grille de rémunération faite au hasard de cette négociation. Elle exige l’ouverture immédiate de nouvelles négociations sur les classifications et les rémunérations.
Les conditions permettant le retour de la FCE-CFDT autour de la table des négociations ont été adressées aux employeurs : une augmentation de 2,3 % du SNB, une augmentation unique de 70 euros pour tous les agents (cette mesure permet notamment de donner un coup de pouce aux bas salaires), des taux d’avancements au choix équivalents à ceux de 2003 dans le dernier accord de branche signé par la FCE-CFDT sur le sujet, une intégration de la prime « retraites » dans le SNB qui doit se traduire durablement pour les inactifs par une augmentation de leur pouvoir d’achat.
Les employeurs doivent remettre un nouveau projet d’accord avant le 19 janvier, date de la prochaine commission paritaire de branche. Au vu des évolutions du texte, la FCE-CFDT jugera de sa participation ou non à cette ultime séance de négociation.