Être étudiants ou jeunes diplômés en période de pandémie mondiale n’est pas la panacée. Entre la perte du job étudiant qui permettait de subvenir aux besoins quotidiens ainsi qu’à payer son loyer, la recherche désespérée d’un stage de fin d’études voire d’un premier emploi, la crise sanitaire impacte à tous les niveaux. Cela entraîne détresse sociale et psychologique, au point de devenir pour certains une « colère sociale » qui s’adresse non pas à autrui, mais à une entité sociale, autrement dit « le système ». De là à parler de génération sacrifiée,il n’y a qu’un pas.
Les jeunes sont la principale variable d’ajustement face aux aléas économiques. Selon l’Insee, 9% des 15-24 ans ont perdu leur emploi suite au confinement, contre moins de 2% chez les 40-65 ans. Selon l’Observatoire des inégalités, l’appauvrissement des 18-29 ans est antérieur à cette crise sanitaire. Le taux de pauvreté des jeunes est passé de 8% en 2002 à 13% en 2018. Aucune autre catégorie d’âge n’a connu une telle progression. La crise aggrave aussi la fracture entre les diplômés et les non-diplômés.
Dans ce contexte, le passage entre la fin d’études et le premier emploi est encore plus problématique. Souvent le stage de fin d’études ou d’alternance permet d’avoir un pied dans l’entreprise et peut-être un emploi durable. Or là, avec la crise qui perdure, ces contrats sont les premiers à être supprimés.
Face à cette situation, le gouvernement a lancé, en juillet 2020, le plan « 1 jeune, 1 solution » doté d’une enveloppe de 6,7 milliards d’€ pour protéger l’avenir des jeunes et en proposant des mesures adaptées à chaque situation. Un signal fort a été envoyé en direction des entreprises. Plus de 220000 primes ont été versées depuis et 440000 contrats d’apprentissages signés en 2020 (contre 353000 en 2019). Outre les aides directes aux entreprises, les dispositifs d’aide à l’insertion des jeunes ont été renforcés, les contrats aidés et les parcours emplois compétences font leur retour, la Garantie Jeunes, les missions de services civiques. Depuis le 5 février, deux nouvelles mesures ont été ajoutées : pour les anciens boursiers et ceux en accompagnant intensif via Pôle emploi ou l’Apec. Ces mesures, largement portées par la CFDT et bien que conséquentes, ne sont pas à la hauteur des enjeux pour nos 8 millions de jeunes à qui le gouvernement refuse encore aujourd’hui l’accès au RSA par exemple.
Pour la FCE-CFDT l’accès à l’emploi est une des réponses prioritaires à la situation de notre jeunesse. Elle exhorte les employeurs de son champ professionnel à s’inscrire dans une démarche positive pour l’entreprise, car les jeunes sont une richesse pour son avenir et nos équipes syndicales à engager partout des négociations sur l’emploi.
Pour les jeunes, agissons !