Le 15 juin dernier s’est tenu, à Athènes, l’assemblée générale
de notre fédération européenne, l’Emcef. Assemblée organisée avec le soutien de nos camarades du syndicat grec de l’énergie. Objectif : mesurer la portée des réformes et les avantages sociaux procurés aux salariés de l’Union, dans le contexte du difficile dialogue social qui prévaut dans de nombreux pays européens.
Trois tables rondes ont permis aux intervenants de s’exprimer.
La première, animée par Francisca Sanchez, secrétaire générale de la fédération espagnole Fia-UGT, portait sur les niveaux d’intervention et la place des organisations syndicales dans les processus de changement. Le débat a révélé la nécessité de dresser un diagnostic des problèmes d’emploi en Europe. Il permettrait de mieux appréhender les orientations que s’est donnée la Stratégie de Lisbonne pour contrer le faible taux d’emploi et le fort taux de chômage.
La deuxième table ronde, présidée par Per Soerensen, secrétaire général de la fédération danoise Sid-LO, portait sur les changements de l’industrie et la politique des conventions collectives. L’analyse des particularités des différents pays européens a mis en évidence le niveau du dialogue social et l’ampleur des négociations collectives engagées. Les débats ont montré que 92 % des échanges commerciaux étaient intra-communautaires et protégés par la régulation interne européenne, alors que 4 % des emplois industriels sont délocalisés. A noter, dans le classement des 20 pays les plus compétitifs, 9 sont européens et ont les modèles sociaux les plus développés. C’est pourquoi le dialogue social européen doit encore progresser. Comme l’a souligné un intervenant, « après vingt ans de mise en œuvre, la route est encore longue. Elle sera sûrement sinueuse, mais le demi-tour est interdit ! ».
La troisième table ronde, animée par Patrick Pierron, avait pour but de synthétiser les débats et d’en mesurer les conséquences pour l’Emcef et ses organisations syndicales affiliées. Une fois faite la photographie critique du dialogue social en Europe, il est clairement apparu que la capacité à le renforcer était un enjeu essentiel pour le développement de progrès sociaux en Europe. C’est aussi un vecteur d’innovation.
Tous ont conclu par la nécessité de mettre en œuvre des synergies pour rendre plus efficientes les actions syndicales et assurer une meilleure promotion de leurs résultats. En d’autres mots, agir plutôt que subir !