Ils étaient 143 500 salariés des IEG appelés à voter entre le 6 et le 13 novembre pour élire leurs représentants au sein des 87 entités de la branche (57 ELD et 10 entreprises issus du périmètre historique EDF et GDF). Le contexte nous était plus favorable qu’en 2019, et l’ensemble des militants s’était mobilisé pour que la forte baisse d’audience enregistrée à cette époque soit reléguée au rang « d’accident de parcours » ; Et pourtant, avec une baisse de moins 0,87 % à l’issue de ces élections, les résultats ne sont clairement pas au rendez-vous.

La CGT enregistre de nouveau le plus fort recul des OSR, tandis que la progression de la CFE se confirme, illustrant deux tendances : la radicalisation des militants CGT fait repoussoir vis-à-vis des salariés, tandis que le syndicalisme de services offert par la CFE séduit. FO reste relativement stable depuis fort longtemps, et, malheureusement, nos trajectoires ne sont désormais qu’à 0,14 % d’écart.

Un contexte plutôt favorable à la CFDT par rapport à 2019

Lors des élections 2019, l’actualité, notamment autour du régime de retraite universelle, nous a été globalement préjudiciable, hormis à la marge dans quelques établissements. En 2023, ce même sujet de réforme des retraites nous a rassemblés, et a relancé une dynamique de terrain et de rapprochement avec les adhérents. L’extinction de notre régime de retraite aurait pu nous être électoralement préjudiciable, mais au regard de notre positionnement et du travail fourni sur ce dossier, cela n’a pas été le cas. Les positions de la CFDT ont, par ailleurs, connu une audience importante durant tout le premier semestre 2023.La courbe d’adhésions dans les IEG est la meilleure depuis plus de 10 ans, et elle ne semble pas s’infléchir.

Premiers éléments d’analyse

Si les collectifs de liaison doivent effectuer le travail complet d’analyse dans les semaines à venir, des premiers constats s’imposent donc : Pour la CFDT, les résultats se sont clairement joués sur la proximité, sur la capacité – ou pas – du tissu militant à se projeter au contact des votants, et cela tout au long de la mandature. En témoigne les disparités des résultats selon les périmètres.
Sur les plus petits périmètres, notre organisation a enregistré de belles réussites :
Dans les ELD, qui comptent entre 12 et 1 500 salariés, là où la CFDT a présenté des listes, les résultats sont en moyenne à 29 %, faisant de la CFDT la 1ère OS sur ce périmètre d’une trentaine d’entreprises.
Reste une quarantaine d’ELD parmi lesquelles la CPCU ou la CNR, où la CFDT a été absente, car dans l’impossibilité de constituer des listes : un réservoir de plus de 5 000 voix à aller chercher lors des prochaines élections.
Dans les entreprises issues du périmètre historique «EDF-GDF», la CFDT devient représentative pour la première fois à GRTgaz, avec près de 13 % et progresse de plus de 3 % chez Storengy. La CFDT progresse aussi fortement à la CNIEG.

Les résultats partout ailleurs sont à la baisse par rapport à 2019
Les résultats d’EDF SA sont corrélés à ceux de la branche : -0,82 % malgré, ou grâce à, un quasi-maintien à la DPNT (-0,37 %). Ce maintien cache des situations très disparates selon les CPN.
La CFDT baisse de 1,65 % à Enedis, avec une représentativité là encore très inégale selon les périmètres. Le recul chez Engie SA de 4,95 % sur près de 2 600 votants impacte également les résultats de la branche de manière défavorable. RTE et GRDF se maintiennent à un quasi équilibre, mais cela reste une baisse (respectivement -0,20 % et -0,30%).

Plus que le projet sociétal porté par la CFDT, ce sont nos fonctionnements locaux, notre capacité à mutualiser nos forces et à jouer collectif qui sont donc interrogés. D’ores et déjà, commençons l’écriture du prochain chapitre du livre, en route pour 2027, chapitre qui ne saurait s’écrire autrement qu’en étroite collaboration entre tous les acteurs adhérents, militants, liaison, Syndicat, et Fédération et autour des pratiques syndicales mises en action sur le terrain.