En 1946, la France décide la nationalisation des industries électriques et gazières afin de relancer son activité économique et reconstruire la France d’après-guerre. L’entreprise EDF/GDF est née de cette ambition et du regroupement de centaines d’entreprises de production et de distribution en une seule. 73 ans après, il est difficile de contester la pertinence de ce choix, la France dispose d’infrastructures de production, d’un réseau de transport et de distribution d’une fiabilité exceptionnelle. Le groupe EDF ce sont aussi des compétences en termes d’ingénierie, de maintenance et de services et ce sont les femmes et les hommes de cette entreprise qui en sont le réacteur.
Les annonces du gouvernement et du Président d’EDF laissent présager une réorganisation du groupe se précisant fin 2019 avec une mise en œuvre en 2021. La FCE-CFDT ne cautionnera pas une désorganisation de l’entreprise EDF sans en connaître précisément les enjeux et les objectifs et sans conviction d’un bénéfice futur pour la France, le groupe et les salariés. EDF n’est pas une entreprise comme les autres. Son histoire fait partie de l’histoire française et ses activités sont hautement stratégiques. Une forte présence de l’Etat est indispensable à une gestion dans l’intérêt des citoyens. Par ailleurs, malgré toutes les réformes qu’EDF a connues, les salariés sont attachés à la qualité du service rendu et ce professionnalisme incarne l’esprit EDF depuis sa création.
Repenser nos services publics, se reposer la question du périmètre de l’intérêt général dans le cadre d’une transition énergétique et d’un défi climatique sans précédent est nécessaire. L’Etat doit donc rechercher en concertation avec l’Europe un nouveau cadre réglementaire garantissant efficacité, intérêt général, indépendance et sobriété énergétique. La FCE- CFDT revendique qu’avant de lancer de grandes manœuvres, le dispositif ARENH, imposant la vente de 25% de la production d’électricité nucléaire à ses concurrents, en deçà du prix de revient, cesse. Il est aujourd’hui dévoyé, entravant déloyalement EDF.
La FCE-CFDT reste attachée au modèle intégré, porteur de robustesse face aux aléas, de solidarités internes et de richesse en expertise et en termes de parcours professionnels. La FCE-CFDT refuse que la question de la réorganisation potentielle remette en cause les acquis de l’ensemble des salariés.
La FCE-CFDT milite pour le maintien d’investissements équivalents pour le nouveau nucléaire et les énergies renouvelables. Pour cela nous devons conserver des fonctions supports, d’appui et d’ingénierie, intégrées. Une désarticulation des activités d’EDF serait une profonde erreur, toutes les filiales France actuelles ont vocation à rester au sein d’un groupe intégré et les collaborations doivent être encore renforcées pour se mettre au service des citoyens et de la nation.