La présentation par les médias de l’état des barrages hydrauliques d’EDF a suscité de nombreuses réactions. L’entreprise s’est fait prendre la main dans le sac d’une politique de maintenance insuffisante, au moment même où elle décidait de lancer un programme important d’investissements dans les matériels hydrauliques. Cette enveloppe de 500 millions d’euros, indispensable en effet, ne pourra pas cependant à elle seule masquer le retard pris depuis plus de dix ans dans l’entretien du patrimoine.
Comme tout outil industriel, les ouvrages hydroélectriques d’EDF sont porteurs de risques potentiels. Ils font donc l’objet d’auscultations régulières et d’une surveillance accrue. Pour sa part, la FCE-CFDT revendique une prise en compte de la sûreté hydraulique à l’identique de celle dont bénéficie la sûreté nucléaire. Elle exige notamment que l’Inspecteur général de la sûreté hydraulique ait les mêmes prérogatives et moyens que son homologue du nucléaire.
Régulièrement la FCE interpelle la direction d’EDF sur ses choix politiques de maintenance et leurs conséquences. Malgré cela, il aura fallu l’accident du barrage de Tuillières début 2006, heureusement sans conséquence humaine, pour qu’EDF fasse un état des lieux par familles d’ouvrages et de matériels. Etat des lieux qui a conforté la FCE dans son analyse et ses positionnements.
L’avertissement que vient de recevoir EDF, doit l’obliger à reconsidérer ses choix industriels. C’est à ce prix qu’EDF pourra continuer à être le producteur d’électricité de référence dans l’hydraulique en France. La FCE pèsera de tout son poids pour obtenir toute la transparence nécessaire, seule garante de la pérennité des outils de production et d’acceptation par l’opinion. Dans une vision à plus long terme, la FCE agit aussi pour qu’EDF s’engage dans une politique d’investissement plus régulière et plus conséquente en termes de maintenance courante et spécialisée, en cohérence avec les objectifs affichés de sûreté et de prolongement de la durée de vie des outils de production en général.
La FCE exige enfin que la direction d’EDF précise ses intentions pour gérer l’emploi, les départs à la retraite, le maintien des compétences, le besoin de reconnaissance professionnelle des hydrauliciens, et l’évolution des méthodes et des outils. Dans
ce cadre, l’ouverture d’une négociation nationale s’impose.