Tous les secteurs sont touchés par la crise mais les difficultés rencontrées par les entreprises ne se font pas sentir avec la même ampleur. La taille des entreprises, la nature des productions, la place occupée dans un groupe multi-activités ou encore dans la chaîne de production par exemple sont des facteurs déterminants de ces difficultés. La capacité financière ou de trésorerie des entreprises en sont d’autres.
Ces difficultés percutent de plein fouet les salariés et génèrent des inégalités importantes. Certains vivent plus durement que d’autres les effets de la crise. Cela se traduit par des prises de congés forcés pour une partie, par du chômage partiel pour d’autres ou encore par une perte d’emploi brutale. Un sentiment d’injustice mêlé à un sentiment de fatalité traverse une large majorité du salariat aujourd’hui. Les travailleurs se sentent victimes de la déroute d’un système qu’ils subissent au quotidien dans leur entreprise depuis des décennies. La logique financière est toujours privilégiée au détriment de la reconnaissance du travail fait et du savoir-faire reconnu.
Les salariés constatent tous les jours que ceux qui travaillent pour une même entreprise ou un même groupe industriel sont traités différemment en fonction de leur statut (CDI, CDD, intérimaires, …), de leur rattachement à la maison mère ou à une filiale du groupe. Les salariés précaires ont été les premiers à subir la crise en voyant leur contrat stoppé net du jour au lendemain.
Notre fédération a demandé aux groupes donneurs d’ordre d’avoir une attention particulière pour leurs entreprises sous-traitantes. Nous avons aussi fait cette démarche en direction des industries multi-activités pour leurs filiales fragilisées dans la période. Nous exigeons de leur part un comportement responsable et solidaire. Nous avons rappelé aux dirigeants des maisons mères que les salariés des filiales contribuent à la croissance de leur groupe et qu’à ce titre ils doivent être soutenus dans les moments difficiles. En portant cette démarche, nous visons un juste retour des efforts faits par l’ensemble des salariés pour le développement d’une activité, d’une filière ou d’une entreprise. La responsabilité sociale des entreprises (RSE) trouverait ainsi toute sa pertinence au regard du contexte dégradé actuel. C’est le moment de traduire les beaux discours sur la RSE en actes concrets. Les salariés en ont besoin.