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Diversité et inclusion au travail comme dans la société

Parmi les 1 200 cas de discrimination et de violences à l’égard d’homosexuels et trans recueillis par SOS Homophobie en 2022 en France, 177 se sont produits au sein de leur famille ou de leur entourage proche. Plus des trois quarts des victimes, de leurs proches, signalent des comportements de rejet. Un tiers des victimes subissent des insultes, et 28 % se disent victimes de harcèlement.

Parmi les 1 200 cas de discrimination et de violences à l’égard d’homosexuels et trans recueillis par SOS Homophobie en 2022 en France, 177 se sont produits au sein de leur famille ou de leur entourage proche. Plus des trois quarts des victimes, de leurs proches, signalent des comportements de rejet. Un tiers des victimes subissent des insultes, et 28 % se disent victimes de harcèlement.

Les adolescents LGBT+ sont particulièrement exposés aux réactions violentes de leurs proches. « Chez certains parents, le coming-out de l’enfant entraîne une volonté de l’empêcher de vivre son orientation sexuelle et/ou amoureuse, ou encore son identité de genre », soulignent les auteurs du rapport. La remise en cause de leur éducation, de leur religion et du modèle familial traditionnel conduit une partie des parents à des menaces ou à du chantage envers leurs enfants.

L’acceptation au sein de la famille constitue également un enjeu majeur, car il touche à la construction de l’identité des jeunes LGBT+. Le rejet familial, le harcèlement à l’école, et les conséquences parfois tragiques de l’isolement soulignent la nécessité d’une plus grande sensibilisation et d’un soutien renforcé pour les jeunes confrontés à ces difficultés. Les incidents de harcèlement, y compris dans des établissements d’enseignement supérieur, rappellent que le chemin vers l’acceptation et l’inclusion reste semé d’obstacles. En outre, des phénomènes comportementaux racistes ou discriminatoires récents au sein d’institutions prestigieuses montrent l’urgence d’adresser ces problématiques à tous les niveaux de la société, et de l’éducation. La mise en place d’une charte spécifique pour l’enseignement supérieur1, initiée avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, en octobre 2009, souligne la nécessité, pour les établissements d’enseignement, de prêter une attention particulière à la prévention des comportements discriminatoires, tant pour le personnel que pour les étudiants.

Le droit national a certes évolué pour intégrer la lutte contre la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre. Toutefois, malgré ces avancées législatives, les comportements discriminatoires persistent. Le débat autour du PACS et l’ouverture du mariage aux couples de même sexe ont suscité des réactions extrêmement polarisées au sein de la société.

Cette période a été particulièrement éprouvante pour les personnes directement concernées, notamment pour les jeunes LGBT+ confrontés à la difficulté d’exprimer leur identité dans un contexte familial et social souvent peu accueillant. Du reste, les débats autour de ces questions ont révélé des clivages profonds, non seulement dans la société en général, mais aussi dans les interactions quotidiennes, y compris sur les lieux de travail. Les jours suivant les marches des fiertés, par exemple, donnent parfois lieu à des commentaires désobligeants ou à des plaisanteries de mauvais goût au sein des entreprises. La montée en puissance des réseaux sociaux a également joué un rôle dans l’amplification de ces tensions, contribuant à un environnement parfois toxique et à une polarisation accrue des opinions. Cette situation reflète une érosion du respect mutuel et une fragilisation des normes sociales.

Ces comportements dans la rue, qui s’invitent parfois dans les entreprises, peuvent être qualifiés d’« homophobie ordinaire », une forme de discrimination subtile qui se manifeste lorsque le climat de travail n’est pas inclusif, conduisant les personnes concernées à garder le silence.

Une personne LGBT+ sur quatre3 a été victime de discrimination de la part de sa direction. 55 % d’entre elles ont déjà entendu des expressions LGBTphobes au travail, et 7 sur 10 ont volontairement omis de faire référence au sexe de leur conjoint à leurs collègues de travail. Plus de 230 ans après la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, nous ne sommes toujours pas traités de manière égale, selon notre identité ou notre orientation sexuelle, en particulier. Le décalage est immense entre les discours officiels et la réalité.

Ces difficultés soulignent l’importance de signaux forts d’acceptation et de soutien, particulièrement dans le milieu professionnel, où l’intégration sociale joue un rôle prépondérant. Il ne s’agit pas, pour les personnes LGBT+, de devoir annoncer ouvertement leur orientation dès leur arrivée sur le lieu de travail, mais plutôt de pouvoir partager leur vie et leurs expériences sans crainte de jugement ou de discrimination, à l’instar de leurs collègues hétérosexuels.

Une simple discussion à la machine à café peut paraître anodine, pour autant, c’est souvent un moment pour évoquer son week-end, ses vacances. Pour une personne LGBT+ se pose la question de « Dois-je le dire ? Est-ce que je suis en confiance avec mes collègues ? Comment vont-ils réagir ? » Ses interrogations relèvent de l’intime et de la visibilité. Ne pas le révéler, c’est rendre invisible une partie de soi, être en permanence sur ses gardes vis-à-vis de ce que l’on dit sur son intimité, et subir parfois des blagues ou propos anti-LGBT. A contrario, le dire ouvertement peut provoquer moqueries, insultes, agressions envers la personne LGBT+. Peu importe son choix, ce dernier doit être respecté.

Il est essentiel que la majorité hétérosexuelle joue un rôle actif dans la lutte contre le sexisme et l’homophobie en milieu professionnel, en intervenant lorsque des propos inappropriés sont tenus. Promouvoir l’égalité et l’inclusion requiert un effort collectif, où chaque personne, indépendamment de son orientation sexuelle ou de son identité de genre, contribue à créer un environnement de travail où le respect et la dignité prévalent pour tous.

Même s’il y a eu une évolution législative dans la lutte contre les discriminations et dans les droits en faveur des personnes LGBT+, la lutte contre les discriminations, comme les préjugés, reste à mener au quotidien.
Pour la FCE-CFDT, c’est un combat d’envergure. C’est pourquoi un débat sur l’inclusion des personnes LGBT+ au travail a été réalisé lors du CDF des 22 et 23 février, avec l’intervention de Catherine Tripon, co-présidente de l’association l’Autre Cercle. L’objectif était de sensibiliser les membres du CDF à ce sujet, de partager expériences ou accompagnements vécus sur le terrain. La FCE-CFDT est entrée dans la démarche pour une signature de la Charte d’engagement de l’Autre Cercle, avec un plan d’actions à mettre en place. Il s’agira de sensibiliser avant tout les salariés de la Fédération, mais aussi les élus et les mandatés sur le terrain pour accompagner les salariés victimes de discrimination du fait de leur orientation sexuelle ou de leur identité. Nos équipes CFDT doivent veiller à l’inclusion des personnes LGBT+ dans les collectifs.

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