L’observatoire sur la responsabilité sociétale des entreprises (Orse) organisait le 21 février dernier une conférence sur le thème « Dialogue social & RSE ». Les résultats de plusieurs études ont été présentés. Claire Isnard, Présidente de l’Orse, a présenté celle réalisée par l’observatoire sur les pratiques des entreprises en matière de négociation d’accords-cadres internationaux. Etude à laquelle a contribué la FCE-CFDT. Les conclusions de cette étude font ressortir que la Responsabilité sociale des entreprises (RSE) est une opportunité de rénover le dialogue social dans son contenu et dans ses pratiques. Et que le dialogue social est une opportunité pour inscrire la RSE dans la durée, crédibiliser la démarche de l’entreprise, et engager l’ensemble des salariés.
Nicole Notat, Présidente de VigeGroup, a elle présenté les résultats de l’enquête menée par Vigeo sur les pratiques d’engagement social des entreprises européennes, notamment en termes de respect des libertés syndicales. On constate que lorsque le respect de la liberté syndicale et la promotion de la négociation sont réellement intégrés aux engagements de RSE, ils constituent un objectif managérial à part entière. Des modèles performants sont observables, même s’ils ne concernent que moins de 10 % des groupes européens. Pour Nicole Notat, la RSE est « l’enfant inattendu de la mondialisation », un levier de réorganisation de pouvoirs et de contre-pouvoirs à l’échelle internationale.
Une première table ronde aura aussi permis d’examiner si la contractualisation des engagements de RSE était indispensable pour crédibiliser et pérenniser la démarche de l’entreprise. Les DRH de PSA et Lafarge sont revenus sur les démarches qui les ont conduits à négocier des accords internationaux.
Walter Cerfeda, représentant de la Confédération européenne des syndicats, a lui mis l’accent sur le fait que la contractualisation était un élément indispensable de la RSE, et que l’Europe se devait de donner un modèle de référence.
Dans la seconde table ronde, François Chérèque a rappelé que l’entreprise agissait sur son environnement (fournisseurs, sous-traitants, territoire) et qu’elle devait, de fait, prendre en compte les conséquences de ses choix sur l’environnement. Pour la CFDT, la RSE s’applique aux entreprises du secteur privé, mais aussi à la fonction publique comme aux TPE/PME. C’est un outil qui peut rénover le dialogue social et qui pose la question de la gouvernance de l’entreprise. Un grand chantier ouvert à Grenoble, par la résolution du dernier congrès confédéral.