Peu de salariés ont accès à la formation professionnelle. Elle profite essentiellement aux hommes, déjà qualifiés, des grosses entreprises. Des droits et des outils existent pour poursuivre sa formation tout au long de la vie. Tous les salariés doivent savoir et pouvoir les utiliser.
Beaucoup de salariés sont confrontés au chômage, aux restructurations, à la mobilité dans la profession ou dans le territoire. Le maintien, l’amélioration de ses compétences et de sa qualification est plus que jamais une impérieuse nécessité. Or, le système actuel de formation professionnelle conduit les entreprises à des actions d’adaptation à court terme, sans investissement réel sur les compétences des salariés. De fait, seulement un salarié sur quatre a accès à la formation. Elle profite aux plus qualifiés, aux hommes plus qu’aux femmes, aux salariés des grandes entreprises plutôt qu’à ceux des petites. Elle ne profite pas aux salariés en fin de carrière. Une négociation interprofessionnelle est ouverte en 2003 avec le patronat. La CFDT y revendique :
• la possibilité réelle, pour chaque salarié, d’accès à la formation tout au long de la vie,
• la création d’un « passeport formation » pour aider les salariés à construire des projets de qualification,
• le développement de plans d’insertion, de formation et d’embauche des jeunes.
Quels outils ou possibilités de développer ou faire reconnaître sa qualification et ses compétences existent aujourd’hui pour un salarié ? Outre les stages inscrits dans le plan de formation, à l’initiative de l’entreprise, il existe plusieurs dispositifs ou formules accessibles aux salariés.
Capital temps formation
Le salarié prend l’initiative de demander à bénéficier d’une formation inscrite au titre du CTF dans le plan de formation de l’entreprise. Des accords de branches précisent les démarches et conditions à remplir. L’entreprise est remboursée de la moitié des dépenses salariales et pédagogiques.
Congé individuel
de formation (CIF)
Il autorise la suspension de son contrat de travail, pendant 1 an maximum, pour suivre la formation de son choix ou préparer un examen. La durée du congé est assimilée à du travail effectif pour la détermination des droits liés au contrat de travail (ancienneté, congés payés
), et la protection sociale est maintenue. Quant au financement, si la demande a été acceptée, l’employeur doit maintenir la rémunération à hauteur de 60 %, 80 % ou 90 % selon les cas. A l’issue de la formation, le salarié reprend son emploi sans aucune formalité.
Congé examen
Il permet de s’absenter pour préparer et passer un titre ou un diplôme homologué. Le salarié a le même statut que pour un CIF. Sa durée est égale à la durée des épreuves se déroulant sur le temps de travail, plus 24 heures de préparation par an.
Bilan de compétences
Il aide le salarié à analyser ses compétences afin d’élaborer un projet professionnel, voire un projet de formation. Le bilan de compétences peut s’exercer dans le cadre du plan de formation (avec l’accord de l’employeur) ou dans le cadre du CIF. Le financement du bilan et l’autorisation d’absence nécessitent au moins cinq ans d’expérience professionnelle, dont un an dans l’entreprise.
La validation des acquis
de l’expérience (Vae)
Elle permet de faire reconnaître ses compétences professionnelles pour obtenir un diplôme ou un titre homologué. Pourront être prises en compte l’ensemble des compétences professionnelles acquises dans l’exercice d’une activité, salariée, non salariée ou bénévole (syndicale, sociale, associative, sportive), à condition, bien sûr, qu’elle soit en relation directe avec le diplôme (ou le titre) visé. La durée d’activité requise doit être au minimum de 3 ans. Un jury de validation se prononce au vu du dossier, d’un entretien et, le cas échéant, d’une mise en situation professionnelle. Le jury décide de la validation totale et de l’attribution du titre. Il peut aussi n’accorder qu’une validation partielle, situation qui laisse au candidat un délai de cinq ans pour se présenter à un contrôle complémentaire pour la partie manquante.
Contrat de qualification adulte
Il s’adresse à des personnes de plus de 26 ans, inscrites comme demandeurs d’emploi pendant 12 mois sur les 18 derniers mois qui précédent l’embauche. Il est payé au niveau du Smic.
Formations pour les jeunes
Pour les jeunes, divers types de formations alternées existent. L’enseignement, dans un centre de formation ou un lycée, est complété par des séquences en entreprises.
Le Contrat d’orientation, à durée déterminée, sert à favoriser l’orientation professionnelle de jeunes rencontrant des difficultés d’accès à l’emploi. Il est très peu utilisé par les entreprises.
Les contrats d’adaptation ou de qualification, à durée déterminée, s’adressent aux jeunes de 16 à 25 ans auxquels un complément de formation est nécessaire pour acquérir ou s’adapter à un emploi.
Le contrat d’apprentissage permet de préparer de très nombreux diplômes, jusqu’au diplôme d’ingénieur.
Pour plus d’informations et de détails sur les conditions d’accès ou d’ancienneté requises, le financement, les démarches à effectuer, il est nécessaire de contacter les membres de la commission formation du CE ou les militants de son établissement ou le syndicat local FCE. Consulter également le site Internet FCE rubrique initiatives syndicales n° 12.