Entretien avec Joël Heynard, délégué syndical chez CPO (Compagnie Pétrolière de l’Ouest) suite aux élections réussies chez CPO.
Mag FCE : Joël peux-tu nous présenter ton entreprise CPO ?
Joël Heynard : CPO est une filiale du groupe Total. Elle emploie 360 salariés dans l’ouest de la France. Elle est implantée dans dix départements et comprend 40 sites. Quatre syndicats ont des sites CPO sur leur territoire, Vendée Loire-Atlantique, Centre Val de Loire, Maine Anjou et Poitou Charentes. Son activité principale est la livraison de produits pétroliers mais aussi l’entretien des chaudières. Le nombre de salarié par site est relativement faible en moyenne et réparti sur un vaste territoire.
Mag FCE : Comment est organisée la représentation des salariés chez CPO ?
Les IRP (Institutions représentatives du personnel) sont constituées d’un Comité d’Entreprise et d’une instance pour les Délégués du Personnel. Avant ces élections, deux organisations syndicales étaient présentes dans l’entreprise, la CFDT majoritaire et FO. L’objectif des militants de la section était de conforter sa place d’organisation majoritaire, d’être présent dans tous les collèges en CE comme en DP.
Mag FCE : Comment avez-vous préparé ces élections ?
La mobilisation de la section CFDT a commencé il y a plus d’un an. Tout d’abord, les militants se sont déplacés sur les sites afin d’avoir une CFDT plus proche des salariés, à l’écoute de leur problème et de valoriser l’action des militants CFDT en CE et DP, dans la négociation des NAO et dans la défense des salariés au quotidien. C’était aussi
l’occasion de sensibiliser les adhérents sur la composition des futures listes électorales et d’assurer la présence d’une majorité de site ainsi que la féminisation des candidats. Ensuite, il y a eu la négociation du protocole d’accord préélectoral et la volonté de la direction de mettre en place le vote électronique qui devait favoriser la participation des salariés.
Mag FCE : Et donc, quel a été le résultat au soir du 1er tour le 25 mai ?
Tout d’abord une déception car le quorum dans le 1er collège (ouvrier-employé) du CE n’a pas été atteint contrairement au collège de maitrise et à celui des cadres. La principale raison de cette faible participation a été la prise des reliquats de congés au mois de mai pendant la période de vote sans possibilité de vote par correspondance. Dans un deuxième temps, le résultat de ce premier tour a donné la CFDT largement majoritaire avec 65,5% des voix sur l’ensemble des collèges, 17, 5 % pour FO qui perd la moitié de sa représentativité et 17 % à la CGC. Après ce premier bon résultat pour les militants il a fallu les mobiliser pour le 2ème tour pour transformer l’essai en assurant une forte présence CFDT parmi l’ensemble des élus.
Mag FCE : Après plus d’un an de mobilisation, la dynamique était-elle enclenchée ?
Les militants pensaient que tout serait terminé au soir du 1er tour. Il a donc fallu se réinvestir, cibler les sites où le vote avait été particulièrement faible au 1er tour et prendre notre bâton de pèlerin pour aller sur ces sites, recontacter les adhérents et convaincre les salariés sur la nécessité d’aller voter au 2ème tour. Les élus se sont donc mobilisés pour contacter les adhérents et les salariés dans les différents sites de l’entreprise sur la nécessité d’aller voter CFDT. Au final le travail des militants de la section a été récompensé. La CFDT est majoritaire au CE comme en DP. Elle remporte 6 sièges sur les 10 en CE et 10 sièges sur les 12 en DP. La CFDT est présente dans tous les collèges sauf chez les cadres en CE et obtient donc 16 élus sur les 22. Le seul petit bémol reste un manque de candidature féminine et donc d’élue et ce malgré la présence de femme parmi les adhérents.
Mag FCE : Joël, quel premier bilan tires-tu de ces élections?
Tout d’abord il faut reconnaitre le travail collectif de tous les militants et des adhérents pendant toute la mandature et plus particulièrement la dernière année avant les élections. Un travail de proximité sur les sites avec les salariés s’est avéré payant. En ce qui concerne les améliorations, nous devons continuer à proposer l’adhésion aux salariés pour développer la section syndicale et pour assoir la légitimité de la CFDT chez CPO. Nous allons aussi engager un travail avec les cadres pour pouvoir présenter des candidats dans ce collège.