Le Syndicat Chimie Energie Rhône Alpes Ouest (SCERAO) a décidé de miser sur la proximité avec ses équipes. Avec la venue d’Eric Triplet à l’exécutif du syndicat, cette ambition se concrétise et donne des résultats.
Se donner les moyens d’agir Eric est acheteur dans une entreprise de plasturgie de 150 salariés, dans le Rhône. Délégué syndical en 2007, il rejoint l’exécutif du SCERAO en 2010. L’année suivante, le syndicat négocie avec son employeur, une convention de mise à disposition de 17,5 h/sem afin qu’il prenne en charge le développement. Il commence par redynamiser le Comité d’Action Développement (CAD). Il décrit : « dans un premier temps, j’ai cherché à étoffer ce groupe avec des gens de terrain, en respectant la diversité des champs professionnels». Aujourd’hui le CAD compte 7 membres. En parallèle, Eric reprend l’animation des rencontres mensuelles des nouveaux délégués syndicaux.
Montrer l’exemple en allant au contact des sections « Rester dans sa tour d’ivoire, ça ne marche pas », explique Eric. Il ajoute « On ne peut pas dire aux militants d’aller voir les salariés si on ne montre pas l’exemple ».
Lors de la 1ère rencontre, les membres du CAD interviennent à deux, dont un issu de la branche professionnelle de la section visitée. Il complète : « Le primordial, c’est l’amorce. Les relations peuvent être au départ un peu raides, l’important est que les militants soient satisfaits, en aient retenu quelque chose et aient envie de nous revoir. Si l’équipe est en confiance, c’est gagné et elle va avoir envie de se surpasser ».
Sachant qu’il n’y a pas deux sections pareilles, il adapte son approche à chacune et donne toujours une suite à ces visites : proposition de formation, contact avec l’animateur du secteur local ou de la branche.
Créer des sections à partir d’un relais dans l’entreprise
« Pour s’implanter dans une entreprise, la distribution de tracts c’est bien quand on a fait du repérage en amont, sinon c’est stérile » explique t il. Il s’agit de trouver un salarié qui accepte d’initier le boulot syndical. Et il ajoute « Il faut lui expliquer l’intérêt d’attirer d’autres salariés et créer un rapport de forces. Les salariés adhèrent le plus souvent par sympathie, ou loyauté face au service rendu. Même si je distribue des tracts au portail, je reste un inconnu pour eux ».
Le responsable développement est un des maillons de la chaîne
« Au sein de l’exécutif, chacun m’apporte des conseils dans son domaine d’action : formation, juridique, trésorerie, … Je me sens accompagné. Les plus anciens ont l’histoire du syndicat et des entreprises, ça complète ma vision » explique- t-il. Il précise « Le Secrétaire général n’est pas forcément le responsable développement mais il doit avoir intégré la démarche et travailler en confiance avec lui. En fait, tout l’exécutif est concerné et prend sa part ». Et cette implication s’étend au conseil syndical.
Eric précise que l’appui de l’équipe fédérale (Equipe de proximité et d’Intervention) lui est très utile. « L’EPI nous apporte son expérience, ses méthodes. Avoir quelqu’un à appeler pour avoir un conseil, une info, ça rassure, ça stimule. Les ateliers du développement permettent des échanges d’expérience avec les autres syndicats, révèlent d’autres façons de travailler». Il sait aussi s’appuyer sur le réseau de l’interpro, Unions Départementales et Régionales.
De l’enthousiasme à revendre
Eric souhaite renforcer le CAD et le rendre plus opérationnel, travailler plus avec les animateurs de branche, former ses membres aux ateliers du développement.
Plusieurs pistes restent à explorer : limiter les démissions en analysant leur cause, s’appuyer sur les adhérents isolés pour créer des sections et mieux utiliser les invitations aux négociations préélectorales.
En conclusion, Eric a un réel plaisir à agir au sein d’une équipe motivée et convaincue. « Si on est curieux et si on aime le contact, on s’éclate à faire du développement » sera son mot de la fin.
Le point de vue de DS
David Moncorger est opérateur machine à Desjoyaux (Loire) et délégué syndical CFDT. « Eric nous booste, sa démarche donne envie de faire, il est proche de nous et disponible. Son soutien nous permet de mieux accomplir notre mandat ».
Christophe Gérard travaille dans l’entreprise Nicoll (plasturgie, Isère) depuis 20 ans. Son entreprise a changé de convention collective en 2012 et est maintenant dans le champ professionnel du SCERAO. Selon lui, « Ce syndicat est un havre de ressourcement. Eric me donne des conseils pour développer ma section. Il y a une ambiance de dialogue et d’écoute. J’apprends beaucoup et je suis à l’aise dans cette structure ».
Bruno Riaucou est mécanicien de station à SMAD (plasturgie, Rhône). Il est élu CE, DP et est DS CFDT depuis 2009. Bruno a connu Eric lors d’une rencontre « nouveaux DS ». Il précise « Il est accessible, il s’explique simplement et c’est ce qu’il faut. Il m’aide beaucoup notamment pour les négociations ».