Cinq cents sites environ transforment le plomb en France. Ces sites de métallurgie directe ou seconde fusion de récupération sont autant de sources de pollution potentielles : les riverains comme souvent les manipulateurs sont peu ou pas informés. La fabrication des batteries représente 70 % de la consommation du métal, alors que les verriers et les cristalleries d’arts, fabricants et utilisateurs de pigments pour les peintures et céramiques en utilisent 10 % pour les câbles et 10 % pour le PVC (comme stabilisant).
Les pathologies liées au plomb sont pourtant nombreuses et connues, y compris pour le milieu industriel. C’est bien le premier tableau de maladies professionnelles décidé en 1919 et qui porte le nom de saturnisme.
En pénétrant dans l’organisme par voie digestive ou par inhalation, le plomb aboutit à une intoxication dont les conséquences peuvent être nombreuses et insidieuses. Le plomb se diffuse dans les « tissus mous » et les os, mais aussi vers des organes tels que le cerveau. L’atteinte cérébrale est particulièrement grave chez l’enfant en entravant le développement psychomoteur ou intellectuel avec des troubles du comportement.
Au plomb se rajoutent d’autres poisons tels que le cadmium, l’antimoine, le nickel à l’état plus ou moins combiné et présents dans le minerai initial : leurs vertus allergènes sont connues.
On relève que la stérilité, les avortements spontanés, l’atteinte du système cérébral sont des effets touchant principalement les enfants et les femmes.
Dans le système industriel, il n’existe pas de normes mais des références à des recommandations internationales. Certes les rejets en plomb des sites ont diminué et atteignent des valeurs moindres que par le passé mais ils dépassent encore avec des facteurs de 2 à 20 les normes proposées par la CEE ou d’autres référents en la matière. Récemment encore, un des représentants patronaux de la métallurgie des « non-ferreux » au Conseil supérieur de prévention des risques professionnels freinait des quatre fers pour retarder la mise en place d’une valeur française contraignante pour le plomb. Le prétexte avancé est que l’industrie concernée est exsangue et n’a pas besoin de ce type d’encadrement, tout en précisant que le plomb ne fait plus mourir ! Cependant les logements individuels se sont rapprochés de l’usine et les bénéfices engrangés par les investissements dépolluants ne portent pas les fruits escomptés.
Le dossier « plomb » devient une nouvelle priorité pour la FCE et le développement durable.