En ouvrant la session de recherche tenue du 11 au 13 mai 2011 sur « l’industrie du 21e siècle et le développement durable », Christian Duchesne du cabinet Syndex, évoque la perspective de la croissance bas carbone pour contrer la désindustrialisation. Puis présente, face à l’épuisement des matières premières et la fin de l’énergie peu coûteuse annoncés, les technologies vertes comme une opportunité. Mais de nouvelles politiques industrielles, multisectorielles devront s’imposer.
Jean-Pierre Clamadieu, responsable développement durable du Medef, est confiant en l’avenir pour l’industrie européenne. Interrogée par les problématiques de développement durable, elle doit s’y engager avec conviction.
Pour Maryse Arditi, de France Nature Environnement (FNE), le développement de l’industrie a été construit sur l’idée de consommation, renouvelant sans cesse les produits. Or, il faut aller vers une société de produits durables et non plus jetables. Il faut consommer autrement.
Jacques Berger, patron d’Eurotab, une PME, a montré que faire du développement durable est une opportunité en l’intégrant dans sa stratégie d’entreprise, axée sur l’innovation pour produire autrement.
Patrick Pierron, secrétaire national de la CFDT insiste sur l’importance des questions d’éthique, de transparence et de gouvernance ouverte aux parties prenantes, pour contrebalancer la production intensive et son opacité, éloignant les jeunes du monde de l’industrie. Il nous faut pousser les débats contradictoires (sur les gaz de schiste par exemple), en intégrant l’ensemble de la société civile, sinon le compromis ne se fera pas.
Nos 8 branches, 3 syndicats et 4 liaisons ont témoigné de leur prise en charge du développement durable. Déjà 250 militants, dans les Comités nationaux de branche, Conseils syndicaux et Comités de liaisons, ont réalisé leur état des lieux sur les trois dimensions : politique industrielle/économie, environnement et social. De leurs réalités, ils ont ciblé leurs sujets d’actions prioritaires. De l’avenir du raffinage à la recherche liée à la sécurisation des recyclables dans la plasturgie. De la gestion des déchets dans la pharmacie à la pénibilité dans le verre. De l’avenir de la filière Papier-carton en Lorraine au bilan carbone en Provence Corse. Du nucléaire pour la liaison EDF aux gaz de schiste pour Total Amont. En perspective, construire des revendications qui intègrent les trois dimensions du développement durable.
En conclusion, Jean-François Renucci, secrétaire général a relevé que notre manière d’aborder les relations sociales n’est plus adaptée car elles prennent une dimension plus large. Les acteurs en mouvement sont plus nombreux, les sujets différents et plus complexes puisqu’ils s’élargissent à l’environnement. Tout en se projetant sur l’avenir, il faut aussi gérer le quotidien, dans la dictature de l’urgence puisque dès qu’il se passe quelque chose nous sommes sollicités pour nous exprimer. La session a montré qu’il nous faut repenser nos modes d’action, pour une transition sociale juste, vers le monde de demain. Il nous faut changer nos pratiques pour plus d’efficacité au quotidien. Il est important pour cela d’enrichir nos points de vue par l’échange avec d’autres, comme FNE ou des experts comme Syndex. Il est également vital de construire du dialogue social sur les territoires, là où sont les problématiques posées aux salariés.
Il nous faut maintenant poursuivre ces réflexions, et les traduire en orientations concrètes. Le magazine FCE et un prochain numéro d’Initiatives syndicales reviendront sur les travaux de cette session.