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Des vessies pour des lanternes ou  » Férié, Feria, Olé ! « 

Alors que le chômage monte en France et que la barre des 10 % de chômeurs est de nouveau atteinte, le gouvernement Raffarin remet en cause la Loi des 35 heures.

Alors que le chômage monte en France et que la barre des 10 % de chômeurs est de nouveau atteinte, le gouvernement Raffarin remet en cause la Loi des 35 heures. Et de nous expliquer qu’un jour travaillé en plus, non seulement ne gênerait personne, mais qu’en plus, cela financerait la solidarité… C’est clairement nous faire prendre des vessies pour des lanternes ! Car tandis que les secteurs industriels se restructurent les uns après les autres, que certaines entreprises dégagent au passage des bénéfices en constante progression, le nombre d’emplois créés diminue. Et dans le même temps, le nombre d’emplois supprimés ne cesse de croître.

Comment, dans ce contexte, considérer que l’abandon d’un jour férié par les salariés puisse être de nature à redresser les comptes de la nation et financer une journée de solidarité ? C’est de la poudre aux yeux, un leurre de plus de ce gouvernement. S’imagine-t-il que les salariés soient aveugles ou qu’ils ne verraient pas dans cette manœuvre le cadeau fait au patronat qui n’a toujours pas digéré la Loi sur les 35 heures pourtant contributive, elle, d’une nouvelle donne sociale dans le pays ? Pourtant la représentation nationale a décidé d’acter cette mesure proposée par le gouvernement. Chaque citoyen est donc en droit d’obtenir les explications sûrement appropriées que les députés de chaque circonscription devront fournir pour justifier leur vote…

Alors que la polémique sur le pouvoir d’achat s’amplifie, que le gouvernement lâche du lest dans la fonction publique et demande au secteur privé de négocier dans les branches professionnelles, la suppression du Lundi de Pentecôte ne fait qu’accroître le malaise. Malaise qu’ont traduit efficacement les Nîmois, les Gardois et tous ceux qui avaient décidé de faire du Lundi de Pâques le jour férié, jour de feria en mai oblige !

Cela devrait conduire le gouvernement et le Parlement à réfléchir sur le bien-fondé de leurs décisions, pour le moins très impopulaires. Mais il est vrai que la campagne pour la succession du président du Medef bat son plein. Il est fort à parier, d’ailleurs, que le ton va se durcir et que la longue litanie des arguments patronaux va envahir les médias. Le patronat ne manquera sûrement pas de faire pression sur le gouvernement pour obtenir encore de nouvelles remises en cause des droits sociaux.

Sans surprise donc, on a déjà vu le film ! Et plutôt que d’encourager la désobéissance républicaine, le gouvernement devrait utiliser le Lundi de Pentecôte pour corriger ce mauvais scénario auquel les salariés ne se font décidément pas.

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