Venue du secteur de l’énergie électrique de la région d’Osaka, une délégation de syndicalistes japonais a passé une journée avec la FCE-CFDT et visité deux sites du groupe Véolia.
Soutenue par l’Icem, la fédération syndicale mondiale à laquelle la FCE-CFDT est affiliée, la délégation japonaise venue d’Osaka et composée de quinze syndicalistes et de cinq représentants de l’entreprise Kansai Electric Power, est d’abord passée par la Belgique. Pour nombre d’entre eux, ce voyage en Europe était une première.
Le 7 février au matin, la délégation, arrivée sur Paris, s’est rendue dans les locaux de la FCE-CFDT. Dans un premier temps, la fédération a brossé de façon concise le « tableau social » français, décrivant les caractéristiques d’un syndicalisme éclaté, évoluant entre Code du travail, conventions collectives et entreprises. Et soulignant le rôle majeur du système de protection sociale. Dans une seconde partie, c’est une présentation plus précise qui a été faite quant aux défis que pose la politique énergétique pour ce 21e siècle, notamment en Europe. Et de mettre en exergue les aspects sociaux en jeu.
DU DROIT DES SALARIéS… Au cours du débat, les interrogations nippones ont porté sur les statuts et le Droit du travail des salariés français, sur la place et le droit des adhérents CFDT au sein de l’organisation et des entreprises, et plus particulièrement encore sur la situation des femmes. Et notamment sur la situation des femmes, les échanges ont montré que les réalités étaient bien souvent similaires des deux côtés de la planète. Les syndicalistes japonais (qui n’étaient que des hommes… ) ont évoqué le manque de crèches au Japon, soulignant ainsi la difficulté qui se pose aux Japonaises pour se maintenir dans leur emploi dès lors qu’un enfant montre le bout de son nez.
Les échanges, qui se sont prolongés sur le thème des conditions de travail, ont confirmé les similitudes pour les salariés des deux pays : intensification des rythmes de travail, développement du travail le samedi et le dimanche (que justifierait au Japon une nécessaire amélioration de la productivité ! ), développement des symptômes liés au stress et aux atteintes physiques, conséquences de gestes répétitifs (troubles musculo-squelettiques, etc.). Quant aux heures supplémentaires, au Japon la déréglementation est effective pour tous les salariés en CDI, les limitations ne concernant plus que les salariés en contrats précaires.
… à LA DÉCOUVERTE DE TERRAIN. Pour répondre au souhait exprimé par l’organisation japonaise au cours de la préparation de la rencontre, la seconde partie de la journée a conduit la délégation, à laquelle s’était joint le délégué central CFDT du groupe Véolia, à Saint-Ouen-l’Aumône et à Gonesse, deux sites du groupe Véolia de retraitement de déchets ménagers et hospitaliers pour le premier et de déchets électroniques pour le second. Une occasion de voir comment peuvent se concrétiser sur le terrain les préoccupations d’environnement et de développement durable évoquées au cours de la matinée. Deux visites instructives, tant sur les aspects techniques mis en œuvre que sur l’organisation et les conditions de travail réservées aux salariés de ces deux sites.
UN REGARD SUR LES DÉCHETS FRANCILIENS
Le site Véolia de Saint-Ouen-l’Aumône assure d’abord la collecte des déchets de douze communes comptant à elles douze quelques 200 000 habitants. Ce sont ainsi 105 000 tonnes de déchets qui sont traitées par an, soit l’équivalent de 500 kg par personne ! L’énergie produite par l’incinération de ces déchets ménagers et hospitaliers assure non seulement l’autonomie du site, mais l’excédent vendu à EDF équivaut à la consommation électrique de 40 000 habitants. Ce site revalorise aussi les déchets « verts » transformés en compost, et recycle les matériaux issus du tri sélectif (plastiques, papiers).
Quant au site de Gonesse, on en retient le bruit que font les broyeurs d’ordinateur et autre machine à laver ou matériel électroménager. Au final, les matériaux sont séparés : ferreux ou non, matières plastiques, condensateurs, piles, ou bien circuits imprimés. Bref, comme disait Lavoisier, rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme !