La section syndicale est la pierre angulaire de la CFDT. Mais comment, quand et avec qui se crée une section ? Exemples méditerranéens.
L’adhésion d’un salarié est la base du développement de la CFDT. Elle se réalise généralement à la suite de la proposition faite par un militant CFDT dans l’entreprise. Il est plus rare qu’un salarié, qui a observé le fonctionnement et les positionnements des différentes organisations syndicales au sein de son entreprise, franchisse la porte de la CFDT en manifestant son souhaite de la rejoindre.
Pour autant il existe également une autre source du développement de la CFDT. Celle de l’implantation dans les entreprises où elle n’est pas représentée. En effet, du fait du faible taux de syndicalisation observé en France, beaucoup d’entreprises n’ont aucune présence syndicale. Aussi, de plus en plus de militants et délégués ont le réflexe de s’interroger si, sur leur secteur géographique, les entreprises du champ professionnel de la fédération ont une représentation CFDT.
Se pose alors la question de « Comment faire pour s’implanter ? » Le moyen le plus courant consiste à répondre aux employeurs qui ont l’obligation légale d’inviter les organisations syndicales représentatives de la branche professionnelle dont il dépend à la négociation d’un protocole électoral. C’est la première étape. Elle est importante mais pas suffisante. Il faut ensuite identifier les salariés qui ont envie de rejoindre la CFDT et de se porter candidats pour être élus au Comité d’établissement et/ou en qualité de délégué du personnel. C’est à cette seule condition que le nom de la CFDT apparaitra sur les bulletins de vote.
C’est le point le plus délicat dans la phase d’implantation. Cela nécessite une communication forte de la part des militants chargés du développement dans le syndicat pour informer les salariés de la tenue d’élections dans leur entreprise, de les solliciter à venir rejoindre la CFDT à travers, bien sûr, un programme d’actions revendicatives qui apporteront un plus aux salariés de l’entreprise.
L’exemple de la société Arthes. Dans les Alpes maritimes, où une bande de copains travaillant pour la société Arthes, voulaient présenter une liste aux élections de représentativité. Pour cela, ils ont sollicité le Syndicat Chimie Énergie Alpes Méditerranée (Secam) de la CFDT pour qu’il les aide dans leur démarche. Le Comité Action Développement (CAD) du syndicat les a accompagnés dans la négociation du protocole électoral et dans la création de la section syndicale d’entreprise. Le CAD les a également aidés à la définition d’une stratégie pour faire gagner la CFDT.
Ils ont ainsi obtenu plus de 40 % des voix. Ce qui a permis à plusieurs candidats d’être élus. C’est une première victoire importante pour la CFDT qui n’existait pas dans l’entreprise !
Un autre exemple d’implantation réussie. On peut rencontrer des salariés et les convaincre de créer une section syndicale dans leur société. Cela s’est passé chez Virbac une grosse entreprise du secteur pharmacie dans laquelle un militant du Secam connaissait un salarié. Après plusieurs échanges, il l’a convaincu de rejoindre la CFDT et de créer une section syndicale avec l’aide du CAD.
Il peut aussi arriver que, lors de manifestations, d’échanges avec les salariés après une distribution de tracts que certains d’entre eux aient envie de s’engager dans le syndicalisme et de créer une section syndicale.
S’il est important que chaque syndicat suive et mette à jour sa « carte d’implantation» pour préparer une stratégie de développement autour de la création de sections, il est indispensable que le travail de sensibilisation ne dépende pas que des membres du CAD ou de quelques militants. En effet, chaque adhérent a la possibilité de contribuer au développement de la CFDT autour de lui.
C’est grâce au nombre d’entreprises dans laquelle la CFDT sera implantée, par sa représentativité, son nombre d’adhérents et sa capacité à influencer les décisions que nos valeurs communes de solidarité, d’émancipation, de refus des inégalités et de respect des différences prendront davantage d’ampleur.
De fait, en parlant de syndicalisme et de la CFDT à ses amis, ses connaissances, ses voisins, lorsque le sujet s’y prête, qu’ensemble nous arriverons à étendre notre capacité d’action pour la défense des droits et l’amélioration des conditions de travail et de vie.