La configuration particulière de cette session, avec, pour la grande majorité, des primo élus au CSE, fut l’occasion d’échanges poussés, de questionnements approfondis sur leur nouveau statut, et de partages de situations terrain au bénéfice du collectif. N’oublions pas que, dès l’annonce des résultats électoraux, ces candidats passent de simples aspirants à élus, ce qui entraîne un engagement d’une tout autre nature !
En effet, être salarié-militant CFDT puis élu-militant CFDT nécessite de se repositionner dans sa place de travailleur, dans son collectif de travail, vis-à-vis de la hiérarchie… et les valeurs syndicales que nous portons permettent ce passage en toute intelligence.
La formation, soutenue par ses animateurs, dont le but est d’accompagner les militants vers leur nouveau statut, est aussi là pour les aider à découvrir, entre autres, les moyens qui sont à leur disposition, à identifier les différents acteurs et leurs rôles, ou encore à s’approprier les outils et les méthodes de la prévention des risques professionnels.
Pour ce faire, et c’est très certainement un des points d’orgue de la formation, les animateurs d’Idéforce travaillent sur une situation vécue par les militants, afin de leur faire entrevoir l’articulation qu’il y a entre les effets sur la santé/le collectif/la production, et les décisions prises par leur employeur. A la CFDT, le fil conducteur de l’action syndicale est bien cette réalité de terrain que nous portons et sur laquelle nous agissons pour améliorer et faire évoluer l’organisation du travail, afin de la rendre acceptable pour celles et ceux qui y sont contraints.
Et cet objectif militant se trouve très souvent confronté à une forme de « plainte » de la part des salariés en général, tant les exigences de la production par l’entremise des méthodes de production, de l’organisation du travail, des ressources disponibles pour essayer de bien faire son travail sont fortes. Tenir sa place d’élu nécessite d’être en capacité d’écouter cette « plainte » et d’en déceler tous les apprentissages sur les situations réelles vécues par les collègues. Cette séquence dans la formation « SSCT » est cruciale, et il est important d’insister sur la juste distance à avoir vis-à-vis des pairs : l’élu n’est pas le confident, il n’est pas non plus le psychologue et encore moins le sauveur. La juste place de l’élu CFDT est celle d’être en capacité de porter une écoute juste sur la situation que vit du collègue : que doit-il faire ? Comment doit-il le faire ? Est-ce qu’il a de la ressource pour le faire ?
Les participants ont pu durant ces 5 jours de formation appréhender la notion d’activité de travail, en mettant en exergue que le rôle de l’élu est avant tout « d’ouvrir la boîte noire du travail réel ». Les militants lorrains ont terminé cette session sur un satisfecit général et conscients de leur mission sur la santé et les conditions de travail, avec la connaissance des outils à activer ! Et ils peuvent compter sur leur syndicat et leur section pour être accompagnés tout au long de leur mandat.