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Délocalisations / localisations : un rôle à jouer pour l’OMC ?

Lorsque l’on aborde la question des délocalisations, on constate que l’ampleur du phénomène fait l’objet lui-même d’un débat intense. Mais objectivement, il faudrait plutôt parler de localisations que de délocalisations. Pour se faire une idée, il y a lieu de regarder les flux financiers. Sur l’Europe des quinze, le commerce extérieur ne présente pas de déficit majeur.

Lorsque l’on aborde la question des délocalisations, on constate que l’ampleur du phénomène fait l’objet lui-même d’un débat intense. Mais objectivement, il faudrait plutôt parler de localisations que de délocalisations. Pour se faire une idée, il y a lieu de regarder les flux financiers. Sur l’Europe des quinze, le commerce extérieur ne présente pas de déficit majeur. Les échanges commerciaux sont excédentaires vers les Péco, ce qui n’est pas le cas avec la Chine. La très forte croissance de l’Europe des quinze a montré des échanges équilibrés, ce qui bien sûr n’est pas le cas pour les heures travaillées.

Les délocalisations des productions du textile ou des services illustrent parfaitement cela, bien qu’elles aient des caractéristiques très différentes. Le textile s’est délocalisé vers les pays du Maghreb et la Chine, alors que les services se sont plutôt délocalisés vers les Etats-Unis et la Suisse. Car en matière économique, il faut se méfier des évidences. Les délocalisations vers les pays à bas salaires ne sont pas légion, on observe même l’inverse.

Dans ce contexte, les solutions existent-elles pour réguler les effets de ces mouvements de l’économie mondiale ? S’agit-il d’accompagner les évolutions en introduisant la flex-sécurité à la danoise ? Cela supposerait de multiplier par trois le budget consacré à l’emploi, ce qui aujourd’hui est loin d’être à l’ordre du jour des projets gouvernementaux… !

L’abaissement du coût du travail n’est d’ailleurs pas la solution, car on ne pourra jamais atteindre les niveaux pratiqués en Chine ou même en Pologne. Cela fait plus de quinze ans que l’on abaisse en France le coût du travail des professions les moins qualifiées. A tel point que si l’on reprenait l’exemple de la Smart, on mesurerait assez vite que ce qui était vrai à une époque ne l’est plus aujourd’hui, tant la France est concurrencée par les Péco en matière d’usines « tournevis ». La Smart, c’est une idée suisse, un financement allemand (études avec Mercedes), et une production française car la main d’œuvre et la fiscalité y étaient les plus avantageuses.

S’agissant de fiscalité, des mesures doivent assurément être prises pour limiter la fuite des investissements. L’harmonisation européenne est une nécessité. Bolkenstein, bien connu pour ses mauvaises intentions sur les services, avait proposé en son temps des règles en ce sens sur l’unification des taux.

Les enjeux de la prochaine conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce, à Hong-Kong en décembre prochain, seront donc de taille. Dans un contexte international difficile, l’avenir de l’OMC, qui ne rassemble pas moins de 148 pays, se dessinera. Pour la CFDT, le rôle de l’OMC comme outil de régulation mondiale doit être affirmé afin de renforcer le lien entre ouverture du commerce mondial et développement d’emplois décents.

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