La négociation du temps de travail des visiteurs médicaux de l’Industrie pharmaceutique est un enjeu d’importance. D’une part, 24 000 salariés sont concernés. D’autre part, ce nombre devrait diminuer de plusieurs milliers dans les quatre années qui viennent, ce qui rend cet enjeu d’autant plus important.
Dans ce type d’activité, réalisée par des itinérants et par nature difficile à organiser de manière uniforme, la notion d’horaire collectif n’est guère appropriée. La mesure de l’activité par le nombre de contacts pris auprès des médecins a montré ses limites, notamment parce qu’elle ne prend pas en compte l’ensemble des activités réalisées hors de ce champ. Qui plus est, la manière de réaliser ces contacts a beaucoup évolué. Comment alors transposer les revendications CFDT relatives à l’organisation et la réduction du temps de travail à des salariés dont l’organisation et le temps de travail sont atypiques ?
Compte tenu de la capacité de ces salariés à organiser leur emploi du temps et compte tenu de leur temps de travail qui ne peut être prédéterminé, le forfait jour est une revendication qui mérite d’être étudiée. Toutefois, le nombre de jours du forfait se doit d’être significativement moins élevé que celui qui est indiqué dans le Code du travail. Un forfait de 200 jours pourrait sembler une revendication raisonnable. Parmi ces 200 jours, le travail administratif se devrait alors d’être reconnu à hauteur de 45 jours. Un temps de repos consécutif journalier de 13 heures, et hebdomadaire de 48 heures, devrait permettre à ces salariés d’assurer leur mission dans le respect d’un équilibre nécessaire entre vie privée et vie professionnelle. Il conviendrait aussi de définir au niveau conventionnel le suivi de l’organisation et de la charge de travail de ces salariés.
Si ce débat est vif à la FCE-CFDT, comme parmi nos adhérents, il est vif également avec les autres organisations syndicales. Pour autant, toutes se retrouvent sur des positions voisines autour de deux questions centrales. Comment maîtriser la charge et le temps de travail quelle que soit la formule qui serait finalement retenue ? Et quelles compensations financières face à une organisation du travail fondée sur le forfait ?