La crise économique et sociale n’en finit pas de sévir dans l’ensemble des pays de l’Union Européenne. Enfermés dans des plans drastiques de réduction des déficits par la mise en œuvre de politiques d’austérité, de nombreux Etats se refusent à prendre des décisions de relance économique. Elles sont pourtant indispensables à la reprise de l’économie et de la croissance. Des plans de licenciements, de restructurations et de fermetures d’entreprises s’annoncent chaque jour, et le chômage, en particulier chez les jeunes, atteint aujourd’hui des sommets, privant ainsi de perspectives toute une génération en attente de lendemains plus heureux.
L’échec des partis de gouvernement à trouver des solutions dans de nombreux pays n’est pas sans conséquence sur le climat social et sur le paysage politique. Le mécontentement croissant de la population se traduit de différentes manières. Par la révolte d’une jeunesse aspirant à une vie décente, comme dans le mouvement « des indignés » en Espagne et dans d’autres pays. Face à l’austérité et ses conséquences, ce mécontentement se traduit aussi par un repli des électeurs vers certains mouvements ou partis politiques populistes, dont les propositions trouvent un écho de plus en plus favorable dans la période. Ainsi, les dernières élections en Italie ont vu l’arrivée, à grand coup de propositions démagogiques, du mouvement des cinq étoiles de l’humoriste Beppe Grillo. Le pays se retrouve aujourd’hui à nouveau sans véritable majorité de gouvernement.
Les partis d’extrême gauche ne sont pas en reste. Ils surfent sur la détresse et restent dans la contestation systématique sans apporter de solutions crédibles. Mais le plus inquiétant est bien la montée des partis d’extrême droite dans le paysage politique européen. L’aura des partis xénophobes, racistes, anti-immigrés, anti-islam trouvent écho auprès des classes populaires, des ouvriers et aussi des classes moyennes. C’est le cas par exemple en Autriche ou aux Pays-Bas, ainsi qu’en France avec le Front National.
Dans ce contexte, où la défiance envers les responsables et l’exercice de la responsabilité est de plus en plus marquée, la démocratie sociale doit jouer son rôle à côté de la démocratie politique. Les organisations syndicales et patronales doivent s’engager afin d’apporter aussi des solutions aux problèmes économiques et sociaux, et faire ainsi reculer la démagogie et le populisme.
La CFDT le revendique. Il en va aujourd’hui de l’avenir de notre démocratie !