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Crise de la dette et justice sociale

T?rois ans après l’explosion de l’une des plus grandes crises financières mondiales avec ses conséquences économiques et sociales, rien n’est réglé...

Trois ans après l’explosion de l’une des plus grandes crises financières mondiales avec ses conséquences économiques et sociales, rien n’est réglé.

Le chômage repart à la hausse, les prévisions de croissance sont faibles, en particulier pour l’Europe qui devrait être proche de la récession. Enfin, beaucoup de secteurs professionnels craignent pour l’avenir. Les leçons n’ont pas été tirées et les marchés financiers sont toujours à la manoeuvre.

Cette première crise a entraîné une dégradation des soldes budgétaires. Ces déficits conjoncturels s’ajoutent aux déficits structurels antérieurs. Ainsi pour redonner confiance aux marchés, les responsables politiques se plient au diktat de politiques d’austérité et de restrictions budgétaires.

Cette hérésie va jusqu’à focaliser et centrer cette crise des dettes souveraines sur la Grèce et l’Europe, avec un risque de contagion par la fragilité de l’Italie. Le G20 de début novembre l’a encore démontré puisque la dette américaine, bien plus importante, n’y a même pas été évoquée. A la différence de la Banque Fédérale des Etats-Unis, la Banque Centrale Européenne ne couvre pas les dettes souveraines et le Fonds Européen de Stabilité Financière ne dispose pas de ressources pour les couvrir. Les investisseurs s’interrogent de fait sur la solvabilité des Etats.

En l’absence de politique commune économique et budgétaire, la zone euro se trouve attaquée par les marchés financiers. Les écarts entre une Europe du Nord excédentaire et une Europe du Sud déficitaire pèsent de plus en plus sur la croissance en Europe.

On est donc encore loin d’une Europe fédérale en capacité de peser sur une plus forte régulation des marchés financiers. Pourtant, les dernières avancées du Conseil Européen d’octobre imposent à chaque Etat d’inscrire sa loi budgétaire dans un cadre pluriannuel, discuté au préalable avec la Commission. Chaque membre de l’Euroland devra d’ici fin 2012, inscrire une loi dite « règle d’or » au niveau constitutionnel.

En France, comme pour les autres Etats membres, la réduction des déficits est incontournable. Mais, la politique de rigueur gouvernementale accentue les injustices sociales. La situation économique nécessite au contraire d’avoir le courage de décider d’une réforme de la fiscalité en profondeur dans un souci de justice sociale, de réduction des inégalités et de meilleure répartition des richesses. Cette réforme devra être en cohérence avec une politique économique européenne rénovée. Ne pas s’y engager, c’est prendre le risque d’une crise encore plus douloureuse pour les salariés et l’emploi.

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