Les réformes de la formation professionnelle se succèdent au rythme de l’application d’accords nationaux interprofessionnels (ANI) et des évolutions législatives. La loi de 2014, a ainsi créé différents dispositifs dont le compte personnel de formation, le CPF, qui a remplacé le DIF (droit individuel à la formation). Il permet aux salariés, aux demandeurs d’emploi, d’obtenir via la formation une certification, de faire un bilan de compétences, de s’engager dans une démarche de validation des acquis de l’expérience. Un dispositif voulu par la CFDT qui revendique des outils de sécurisation des parcours professionnels, avec des droits attachés à la personne, capitalisables et transférables tout au long de la carrière. La loi de septembre 2018 « pour la liberté de choisir son avenir professionnel », a remanié certains dispositifs, dont le CPF. Il existe désormais deux formes de mobilisation. L’une est destinée à accomplir des actions de formation, à faire reconnaître ses acquis par la certification et l’autre consacrée à la transition professionnelle, qui remplace le CIF.
Cette loi, c’est regrettable, n’a pas repris l’intégralité des mesures contenues dans le dernier ANI signé par la CFDT. Certaines de nos revendications ont malgré tout été entendues : les salariés à temps partiel obtiennent enfin les mêmes droits que ceux à temps plein, le conseil en évolution professionnelle gratuit et ouvert à toute personne voit le jour, le panel des formations est élargi, et les droits des salariés peu diplômés sont renforcés. La mobilisation du CPF est sécurisée et reste du pouvoir du salarié, mais peut être à l’initiative de l’employeur lorsqu’un accord d’entreprise – abondant le CPF – le prévoit.
A contrario, la monétarisation du CPF, à compter du 1er janvier 2019 est regrettable, avec le risque de voir émerger une logique de formation « financiarisée ». Une offre fonctionnant en mode « coût », dans une enveloppe contrainte, au détriment de la qualité et de l’efficience de la formation. Espérons que ce changement incite les salariés à utiliser leurs droits à la formation.
Pour la FCE-CFDT, la formation professionnelle est indispensable à la sécurisation des parcours professionnels. Avec des droits attachés à la personne et un accompagnement dans les démarches, le CPF doit devenir un outil permettant à chacun, salarié comme demandeur d’emploi, de gagner en autonomie et d’être en capacité de construire ce parcours. Le CPF est un dispositif personnel. Un accord avec les organisations syndicales dans l’entreprise ou la branche doit permettre d’en améliorer les conditions de recours et d’utilisation.