C’est une situation inédite à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui et qui va s’amplifier dans les prochaines semaines. Après avoir contaminé plus de 150000 personnes, et tué plus de 5000 personnes, à ce jour au niveau mondial, la pandémie liée au covid 19 est exceptionnelle par sa nature et son ampleur, tant dans ses impacts sur la santé publique que ses conséquences économiques. Face à son évolution et au regard des recommandations du Conseil scientifique, le gouvernement a annoncé des mesures inédites et radicales en France ; la fermeture de tous les établissements scolaires, de tous les commerces non « indispensables », il préconise le confinement total pour les personnes les plus vulnérables, mais aussi d’éviter tous les rassemblements amicaux ou familiaux. Les transports sont eux aussi réduits, et les déplacements sont limités au strict nécessaire, afin de freiner au maximum la propagation du virus sur le territoire et d’assurer la prise en charge médicale des malades. Des mesures qui pourraient être encore plus drastiques dans les prochains jours.
Pour faire face aux conséquences économiques de ses mesures de santé publique, des dispositions sont mises en place pour les entreprises (prise en charge du chômage partiel, exonération ou étalement de certaines charges sociales).
L’impact sur l’économie est direct et rapide, et les marchés boursiers n’ont jamais connu de telles chutes depuis 2008, certains économistes estiment à 10% de perte du PIB mondial. Les secteurs du tourisme, du transport, de l’évènementiel sont les premiers touchés, mais bien d’autres le seront demain.
Cette épidémie est révélatrice de la grande fragilité de notre système capitaliste mondialisé dont on voit aujourd’hui les grandes limites. L’interdépendance des pays dans des domaines stratégiques que sont l’industrie de la santé, l’énergie, ou l’acheminement de matières premières industrielles en sont une illustration flagrante. Il faut espérer que l’on en tire des enseignements à plus long terme, comme un réel plan de relance économique et industriel européen et français, qui serait d’ampleur et construit avec tous les acteurs. La mondialisation ne peut pas être qu’économique, et en ce moment plus que jamais elle doit aussi être sanitaire et sociale.
Sans attendre, il est indispensable que la solidarité soit le maitre mot de notre action quotidienne, elle doit être inter-générationnelle en veillant aux personnes vulnérables, mais aussi en veillant à tous nos concitoyens. L’expression « faire société » prend tout son sens aujourd’hui.
La FCE-CFDT appliquera quant à elle toutes les mesures nécessaires qui tendent à bloquer ce nouvel ennemi invisible. Cette épreuve démontre la pertinence et l’exigence d’un service public de haut niveau et la nécessité de le préserver et le renforcer.