Le pétrole, est et restera pour quelques décennies encore une énergie incontournable. La montée du prix du brut en juillet 2008 à 147 dollars le baril, a montré combien l’économie était fragile et sensible au prix de cette énergie. Fragile, car pour assurer le développement économique et social, le pétrole est indispensable à toutes les industries, même à celle des services. Sensible, car son prix reste un élément majeur. C’est pour cette raison que l’or noir a été source de conflits et de guerres pour garantir son accessibilité.
Aujourd’hui, ce sont des pays dit émergents comme la Chine, l’Inde ou le Brésil qui ont des besoins énergétiques importants pour assurer leur essor. Mais ces évolutions font peser deux incertitudes : pour combien de temps encore le pétrole sera disponible et à quel prix ?
Il est inéluctable que le prix du brut serade plus en plus cher. Cela essentiellement pour quatre raisons. La demande mondiale est croissante du fait des besoins des pays émergents alors que les ressources s’épuisent progressivement. Les techniques de production doivent s’adapter en permanence à des conditions extrêmes : grandes profondeurs, très hautes pressions et températures, bruts extra lourds. A cela s’ajoute la nécessité de produire du pétrole sans dégrader l’environnement et la biodiversité devient, à juste titre, une exigence plus pressante. Enfin, bon nombre de pays producteurs sont considérés comme instables politiquement ce qui contribue à l’insécurité quant à sa disponibilité.
Ces enjeux d’accessibilité et de prix ont des conséquences sociales sur les activités des secteurs de l’exploration et du raffinage en France.
Pour l’exploration-production, la priorité est d’assurer le développement des compétences des salariés de ce secteur. Pour l’industrie du raffinage, il en est tout autre. Ces vingt dernières années ont été marquées par des restructurations continuelles sous couvert d’évolutions techniques, mais surtout à des fins de rentabilité. Aujourd’hui, cette industrie se déplace en Asie et au Moyen-Orient ; tandis que l’Europe et les Etats-Unis doivent réduire leurs consommations pour des raisons de coûts d’accès à l’énergie, mais aussi environnementales. Les grandes compagnies pétrolières se désengagent de cette activité dont elles considèrent la rentabilité trop incertaine. Les conséquences sont brutales. Une raffinerie est fermée, et d’autres sont aujourd’hui menacées. Les impacts économiques et sociaux sur les bassins d’emplois concernés seront lourds de conséquences, pour les salariés du raffinage et du négoce pétrolier, mais aussi pour tous les emplois induits par ces activités.
De nombreux défis sont donc à relever pour assurer les mutations de l’industrie pétrolière.