A l’heure où le pouvoir politique se pose la question de la compétitivité des entreprises françaises dans l’économie mondiale, s’interroger sur la question du poids économique des très petites entreprises (TPE) dans les territoires, des emplois générés et du dialogue social, devient essentiel. Les TPE comptent de 1à 9 salariés et elles représentent plus de 80% des entreprises ayant des salariés soit 1 million d’entreprises du secteur privé. Elles emploient environ 20% de l’ensemble (3 millions de salariés) dont 10% dans l’industrie. Le nombre de ces emplois est resté stable ces dernières années. La production de certains biens, équipements ou services relève de l’industrie et d’entreprises de taille intermédiaire. Mais les TPE concourent aussi à la ré-industrialisation, au maintien de l’industrie dans les régions françaises et à la conservation des compétences et savoir-faire. Elles sont donc un élément essentiel du tissu économique local dans un bassin d’emplois.
Les salariés ont envie, eux, de travailler là où ils habitent. Ils sont attachés à un territoire, là où souvent leur conjoint travaille, où les enfants sont scolarisés. Pour l’entreprise, surtout si elle est petite, la région est également un vivier où recruter en priorité. C’est donc l’échelon pertinent pour définir les besoins en emploi, anticiper les évolutions et les qualifications requises dans cinq ou dix ans, repérer les secteurs en croissance et ceux qui déclinent. Un salarié qui perd son emploi préfèrera souvent changer de secteur d’activité et rester sur son lieu de vie.
Les partenaires sociaux ont été associés de longue date à la concertation régionale ou locale autour des politiques de développement économique entendues au sens large. Mais le territoire émerge de plus en plus, dans la pratique, comme un espace où les partenaires sociaux abordent au niveau local certaines thématiques déterminantes pour les petites entreprises et leurs salariés : transport, logement, mobilité, parcours professionnels, œuvres sociales interentreprises, etc.
Après la mesure de la représentativité, il est maintenant essentiel de développer un dialogue social territorial au plus près des TPE, de leurs salariés, avec des représentants issus de ces entreprises. Pour ainsi leur créer de nouveaux droits, rendre plus attractifs les emplois et les conditions de travail. C’est aux partenaires sociaux d’innover et d’inventer les relations sociales adaptées aux très petites entreprises.