La part de l’industrie dans la richesse de notre pays est en recul permanent depuis les années 80, avec pour conséquence un chômage massif des jeunes et une désertification industrielle croissante des territoires.
Face à ces constats, l’exigence d’une stratégie de reconquête industrielle est revenue au premier plan des préoccupations européennes, de la classe politique française, des corps intermédiaires et du citoyen.
La décision du dernier Conseil européen de la compétitivité de vouloir atteindre l’objectif d’une évolution de la part de l’industrie de 16% à 20% dans le PIB illustre cette nouvelle dynamique (12% seulement aujourd’hui pour la France).
La Conférence Nationale de l’Industrie (CNI) et ses douze Comités Stratégiques de Filières ont aussi été confirmés par la nouvelle majorité au pouvoir. Ce sont des instances de dialogue et de prospection dans lesquelles la CFDT s’investit pleinement.
C’est aussi dans ce sens que le gouvernement, à l’issue de la conférence sociale, a confié à Louis Gallois une mission pour construire des propositions permettant à notre industrie de retrouver sa compétitivité.
Son rapport a été remis au Premier ministre et présenté à la CNI le 5 novembre dernier. Il est parti de cinq constats que la CFDT partage dans ces grandes lignes pour aboutir à vingt-deux propositions concernant la compétitivité coûts et hors coûts.
Le gouvernement l’a utilisé pour construire son pacte pour la croissance, la compétitivité et l’emploi. Les mesures coûts reprennent partiellement la demande des organisations patronales d’un transfert de charges sociales de l’ordre de 20 Milliards d’Euros. Le choc prôné par le rapport est repris mais sous forme de crédit d’impôts financé par des économies de dépenses publiques et par une hausse de la TVA qui impactera les ménages.
Les mesures « hors coûts » sont en phase avec les préconisations du rapport du Comité Economique Social et Environnemental et du rapport « approche de la compétitivité française » auxquels la CFDT a contribué. Le pacte gouvernemental en reprend la quasi-totalité : financer la R&D et l’innovation, se positionner sur des produits haut de gamme, diagnostiquer les besoins en formation et développer les qualifications des salariés, renforcer le dialogue social, notamment par filières professionnelles et par l’amélioration de la gouvernance dans les entreprises.
Ce pacte est un pas significatif pour une relance de notre industrie, plus respectueuse du salarié et de l’environnement. Une évolution vers un nouveau modèle de croissance, pour l’avenir des emplois industriels, souhaitée par la CFDT.