Industriall Europe a organisé à Bruxelles, les 15 et 16 février 2024, une conférence pour ses affiliés participants au Comité politique des entreprises concernant l’adaptation de nos emplois, de nos compétences, de nos activités industrielles et de nos salariés. La FCE-CFDT y était !
Après une allocution de bienvenue introduite par Isabelle Barthes (secrétaire générale adjointe d’Industriall Europe), le message était clair : Industriall Europe et ses affiliés doivent se mettre en action pour anticiper et façonner le nouveau monde du travail.
Après de longs échanges entre affiliés et Industriall Europe, le constat est partagé : il nécessaire de renforcer les prérogatives et les rôles des comités d’entreprises européens (CEE), et de tendre vers des comités d’entreprises européens plus forts !
Lors de la table ronde sur la mise en place de stratégies syndicales pour des entreprises résilientes, plusieurs points clés ont été soulevés :
– La nécessité de continuer à conclure des accords de CEE là où ils n’existent pas encore.
– L’importance de coordonner l’action syndicale au-delà des frontières
nationales.
– Le besoin de faire des CEE des réseaux d’alerte précoces :
– Dans l’anticipation des restructurations.
– Dans le cadre de la sauvegarde, du maintien ou du développement de l’emploi et des compétences.
En résumé, la table ronde a mis en évidence l’importance d’une collaboration accrue entre les syndicats pour faire face aux défis du monde du travail en constante évolution.
Dennis Radtke, membre du Parlement européen et rapporteur du projet de révision de la directive sur les comités d’entreprises européens, a dévoilé quelques sources de blocages exprimées par le patronat européen, pour permettre à la négociation en cours d’avancer. Le patronat européen craint d’avoir à financer des expertises qui examineraient leurs processus de travail ou leurs décisions stratégiques, de nouvelles contraintes ou prérogatives à respecter, une remise en cause d’un dialogue social jusqu’ici unilatéral dans certains CEE… La défiance du patronat européen envers le dialogue social et de leurs représentants est effarante, la notion « de partenaires sociaux » ne fait pas partie de leur quotidien, certains d’entre eux pensent encore comme au 19e siècle et voient les syndicats d’entreprises comme des ennemis du développement de leur business… La FCE-CFDT est atterrée par ce constat et par le positionnement rétrograde et moyenâgeux du patronat européen qui ne semble pas, à ce stade, capable de voir dans le renforcement des CEE, une occasion unique de bâtir un véritable partenariat pour l’avenir des entreprises, des emplois et des conditions salariales et de travail.
Industriall Europe a réaffirmé son engagement fort pour des emplois industriels de qualité.
Alors que les élections européennes se profilent, la stratégie du monde syndical européen vise à renforcer la voix des travailleurs dans les entreprises multinationales. Industriall Europe insiste pour que l’Union européenne, la Commission européenne ainsi que le futur Parlement européen prennent conscience de l’importance capitale de renforcer la démocratie au travail, de fournir des emplois de meilleure qualité et des industries durables qui respectent la voix des travailleurs, de promulguer de nouveaux droits sociaux européens pour une implication efficace des salariés et de consolider la dimension sociale pour des transitions justes, équitables et inclusives.
Des ateliers de discussion ont également été organisés par Industriall Europe pour donner la parole aux représentants des travailleurs sur des sujets sensibles mais primordiaux pour l’avenir de l’Europe, comme la décarbonation, l’intelligence artificielle ou bien encore le défi des compétences.
En conclusion de cet évènement, les participants à cette conférence ont décidé en s’appuyant sur leurs nombreux débats de s’engager à entreprendre, a minima, une action concrète pour renforcer la voix des travailleurs dans leur entreprise.