En France, la question de la compétitivité est abordée de manière récurrente dans le débat politique, comme dans les échanges entre les partenaires sociaux. Une vision réductrice de la compétitivité est trop souvent répandue, ne prenant en considération que le seul facteur du coût du travail associé à celui de la protection sociale, le tout agrémenté de comparaisons entre les états, y compris entre les pays développés et les pays émergents.
Mais la question de la compétitivité est un sujet bien plus complexe. Les partenaires sociaux (CFDT, CFTC, CGC, CGPME, MEDEF, UPA) en ont rédigé une approche commune.
Celle-ci met en avant la nécessité d’une compétitivité durable, visant un mode de développement sur les trois piliers, économique, social et environnemental. Cela exige la mise en œuvre d’un dialogue social de qualité, fondé sur une confiance mutuelle et dépassant les approches idéologiques.
Pour mener à bien cette ambition, notre action syndicale doit, en premier lieu, inviter les entreprises à investir massivement dans la recherche, le développement et l’innovation.
Cela nécessite l’implication de l’ensemble de la société (Etat, employeurs, salariés, collectivités locales). Des moyens de financements publics doivent être dégagés pour aider les entreprises à développer leur investissement dans la recherche et permettre ainsi de relever les défis pour réussir la transition vers une industrie et une économie bas carbone. Le coût de l’électricité en France, la qualité de nos services publics, celle des infrastructures maritimes, ferroviaires ou routières sont d’autres atouts de notre compétitivité qu’il convient de maintenir et de renforcer. Les entreprises doivent aussi revoir leurs politiques de valeur pour l’actionnaire afin de favoriser l’investissement industriel. Les TPE/PME devraient, quant à elles, pouvoir compter sur un système bancaire davantage mis au service du développement économique.
Ensuite, il est déterminant de valoriser le capital humain. La qualité et le savoir-faire des salariés, leur productivité, le dynamisme démographique sont des atouts reconnus de notre pays, que les dispositifs de formation, initiaux ou professionnels, doivent renforcer. Les questions d’organisation, de conditions de travail, de qualité de vie au travail sont essentielles.
Enfin, la protection sociale est une autre composante de la compétitivité de notre pays. Elle est garante de la cohésion sociale et ne doit en aucune manière être remise en cause. Son financement est basé en grande partie sur les revenus du travail. C’est cependant, un des éléments du coût du travail à prendre en compte, à réfléchir dans le cadre d’une réforme de fond, et qui soulève la question d’une refonte de la fiscalité.
C’est cette approche globale de la compétitivité, indispensable au développement des entreprises et à l’avenir de notre société, que nous revendiquons.