Les 28 et 29 octobre derniers, IndustriAll Europe a tenu son comité politique sur la négociation collective et la politique sociale à la Fédération des travailleurs des transports européens à Bruxelles. Une trentaine de participantes et participants issus des différents syndicats européens dont la FCE-CFDT ont répondu présent pour cette session de travail.
Lors de la 1ère journée de travail, un panorama sur la situation économique en Europe nous a été fait par Ronald Janssen, représentant du comité consultatif syndical auprès de l’OCDE. Une situation économique tendue à la maille européenne sous fond de crise de l’emploi à court terme et une montée en puissance des partis d’extrême droite pour bon nombre de pays de la zone euro. Suite aux dernières élections européennes, IndustriALL a fait un focus sur la composition du nouveau Parlement européen et a présenté les lignes politiques directrices de la présidente pour les prochaines années.
Lors de la 2e journée, Thomas Shannon, conseiller de la Confédération européenne des Syndicats (CES), nous a présenté la stratégie de la CES pour contrer les idées défendues par l’extrême droite et sa montée en puissance dans les pays de l’UE, avec pour cœur de cible les jeunes et les cadres. La CFDT, par le biais de la FCE-CFDT, a rappelé les positions qu’elle a pu adopter face au Rassemblement national lors des dernières élections européennes et lors des élections législatives anticipées. La CFDT a mis en place une stratégie de communication avec des argumentaires pour contrer systématiquement les discours populistes et essayer d’éviter une acculturation aux idéaux de l’extrême droite en France.
Enfin, pour conclure cette session de travail, une nouvelle étude sur l’intelligence artificielle, (IA) effectuée par Syndex pour le compte d’IndustriALL Europe, a permis de dégager une nouvelle prise de position sur comment maîtriser l’IA au travail. Là encore, la FCE-CFDT a pu apporter sa contribution puisqu’elle avait organisé, au printemps 2024, une session de recherche sur cette même thématique. La FCE-CFDT a pu mettre en avant l’objectif qu’elle s’était fixé lors de cette session, à savoir : réfléchir individuellement et collectivement sur les conséquences de l’IA sur les nouveaux modes de travail et quelles pouvaient être les transformations et les conséquences possibles sur nos métiers et sur nos syndicats.
Après de riches échanges sur cette thématique, il en ressort que l’IA n’est ni bonne ni mauvaise pour les travailleurs et qu’elle ne conduit pas systématiquement à de bons ou de mauvais emplois. Il n’y a pas de déterminisme technologique. Si les syndicats ne s’opposent pas, pour leur grande majorité, au progrès technologique, ils insistent néanmoins pour qu’il conduise à un nombre suffisant d’emplois de qualité pour l’ensemble des travailleurs. Telle est la position adoptée par IndustriALL Europe en ce qui concerne l’utilisation de cet « outil ».
Il est à noter que, pour les travailleurs européens, le résultat dépendra fortement de la manière dont l’IA sera utilisée, et cela à tous les niveaux structuraux, que ce soit dans le cadre juridique et législatif, ou en ayant une approche sur mesure par le biais du dialogue social et des négociations collectives, en branche et en l’entreprise. Il sera primordial dans le cadre de ces négociations de bien prendre en compte les rapports bénéfices/risques. Tout comme la nécessité de renforcer les moyens dédiés à la formation des salariés et à la négociation de l’organisation du travail.