Le 1er juin dernier, lors de l’élection du secrétaire du Comité d’entreprise européen (CoEE) de Gaz de France, le candidat présenté par la FCE-CFDT a recueilli les voix de l’ensemble des pays étrangers représentés. En faisant jeu égal (8 voix chacune) avec la CGT essentiellement soutenue par sa délégation (par 7 voix), la CFDT apparaît comme l’organisation fédératrice des intérêts des salariés européens du groupe. La CGT a néanmoins obtenu le secrétariat du CoEE grâce à la complicité de la direction, dont la lecture de l’accord régissant le fonctionnement du CoEE est plus que contestable. L’accord précise qu’ « en cas d’égalité de voix pour le poste de secrétaire, celui-ci revient à l’organisation syndicale représentant le plus grand nombre de salariés au sein du groupe ». La direction a considéré que représenter le plus de salariés en France revenait à en représenter le plus grand nombre dans le groupe en Europe ! C’est oublier le rôle central que joue la CFDT au sein de la Confédération européenne des syndicats et le soutien que lui apportent les syndicats européens.
Depuis la création du CoEE en novembre 2001, la délégation CFDT n’a cessé d’œuvrer pour donner une réelle dimension européenne à cette instance et sortir du sempiternel affrontement CGT-direction. Elle a toujours abordé les sujets traités au CoEE sous l’angle européen avec l’objectif d’initier un dialogue de groupe transnational. Elle a notamment organisé pour l’ensemble des délégations un séminaire sur la responsabilité sociale des entreprises (RSE). La FCE-CFDT avait alors en ligne de mire la mise en place d’un groupe transnational de négociation qui permettrait d’aboutir à un accord RSE au niveau du groupe. Cette négociation est à ce jour en panne en raison du manque d’investissement des autres délégations françaises au CoEE qui restent centrées sur les problèmes franco-français.
Malgré tout, la délégation CFDT poursuit son travail de « liant » entre les membres du CoEE et ne désespère pas de les amener à la négociation d’un accord RSE. Suite au rachat par le groupe d’une société gazière roumaine, une importante délégation en provenance de Roumanie fera son entrée au sein du CoEE en octobre prochain. Ce sera pour la délégation CFDT une opportunité de relancer le débat et jouer un rôle moteur dans la mutation culturelle que doivent effectuer Gaz de France et les autres organisations syndicales françaises pour désormais « penser européen ». Ce n’est qu’alors que le travail de la délégation CFDT pourra porter ses fruits et que pourra être enfin élu un secrétaire qui représente les Européens.