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CNC 28-29-30 janvier 2003 FCE-CFDT Mireille Toux

Nous avons fait le choix de centrer notre intervention sur le dossier retraite des industries électriques et gazières car il a fait l'objet des feux de l'actualité. Au dernier CNC, nous avions exposé son contexte ainsi que notre détermination à ce que les salariés du régime général ne finance pas le régime particulier des IEG. L'encre à peine séchée, polémique et incompréhension fusent de tout part, ce qui impose à notre fédération d'y revenir avec précision



Nous avons fait le choix de centrer notre intervention sur le dossier retraite des industries électriques et gazières car il a fait l’objet des feux de l’actualité. Au dernier CNC, nous avions exposé son contexte ainsi que notre détermination à ce que les salariés du régime général ne finance pas le régime particulier des IEG. L’encre à peine séchée, polémique et incompréhension fusent de tout part, ce qui impose à notre fédération d’y revenir avec précision

Rappelons-nous la toile de fond de ce dossier. La libéralisation des marchés du gaz et de l’électricité, nos exigences en matière de service public et des garanties sociales réaffirmées le 3 octobre.

Notre fédération, avec la CGT, la CGC et la CFTC, s’est engagée, avec conviction, dans les discussions avec la branche patronale des Industries électriques et gazières. Sachant que FO prônait le statu quo, mêlant pèle mêle l’ouverture du capital des deux opérateurs dominants, le dossier global des retraites et la campagne prud’homales.

Closes le 9 décembre, les discussions ont permis l’élaboration d’un relevé de conclusion. Celui-ci, construit sur la base de principes arrêtés par l’inter-fédérale, était soumis à signature jusqu’au 20 décembre. Il est utile de souligner que pendant toute la durée des discussions la CGT est restée dans l’inter-fédérale et ce malgré leurs tergiversations idéologiques. Il faut également souligner, que l’inter-fédérale a construit, avec l’aide d’un expert, un projet syndical, qui au final, a été amendé par les patrons. Il est devenu le relevé de conclusion que 3 des 4 organisations ont signé et déposé auprès du gouvernement.

Dans le même temps, ce dossier produisait une déferlante médiatique. Déferlante, où tout et n’importe quoi était dit ou écrit. Déferlante, car ce dossier professionnel a été considéré comme un test pour le dossier des retraites. Déferlante enfin, car la CGT, organisation majoritaire, était traversée par des débats internes, sur fond de congrès, de succession et de choix d’orientation qui se sont révélés et cristallisés autour de ce dossier. Nous aurons a tirer les enseignements pour l’avenir.

Pour la FCE, le dossier des retraites IEG ne devait pas être l’antichambre des discussions à venir sur dossier général.

A ce titre, notre fédération, consciente des enjeux, mobilise afin que nos syndicats participent massivement aux manifestations du 1er février, dans toutes les régions .

Mais revenons aux IEG.

Nous avons fait le choix d’assumer nos responsabilités pour assurer la pérennité des retraites des salariés du secteur, notamment de ceux qui sont dans les 150 entreprises non nationalisées.

La question du poids des retraites dans les comptes des entreprises est récurrente depuis de nombreuses années. Elle est devenue plus prégnante, encore, avec la l’ouverture du marché.

Le monopole terminé, rien n’exclu la disparition d’une entreprise de ce secteur et surtout rien n’impose à l’opérateur dominant, de reprendre les actifs de l’entreprise en difficulté, comme cela a été le cas après la tempête de 1999 pour l’Électricité de Bordeaux.
Qui aurait payé la retraite de ces salariés ?

La solidarité nationale ou un régime de branche ? Ne pas s’engager dans ce dossier était à, tout coup, accepter de précariser les salariés d’hier et d’aujourd’hui en cas de défaillance de leur entreprise.

De plus, il faut se rappeler que depuis 1999, EDF a fait le choix d’un tête-à-tête avec l’organisation majoritaire. Elle même très engagée dans l’évolution politique de sa confédération, ce qui n’est pas du goût des plus conservateurs d’entres eux comme UFICT, les ingénieurs et cadres CGT.

Venons-en, maintenant, à la consultation du 9 janvier.

Exigée par la CGT à la paritaire du 20 décembre pour contourner ses militants. Acceptée par la CGC et la CFTC et par une chambre patronale atteinte d’excès de confiance dans 1 homme : Denis Cohen.

Nous étions les seuls de l’inter-fédérale à refuser le report de la séance de signature.

Nous étions les seuls à refuser la consultation du personnel.

Nous étions les seuls à avoir véritablement consulté nos adhérents avant la date du 20 décembre.

Enfin, nous étions les seuls à avoir mené depuis des semaines un travail pédagogique et de communication, permettant à notre comité national de branche de donner un avis positif sur le relevé de conclusion en toute connaissance.

Devions-nous rester à l’écart d’une consultation demandée par 3 des 4 organisations engagées dans l’inter-fédérale ?

Devions-nous être marginalisé et ne pas avoir accès aux supports d’informations pour expliquer aux salariés en quoi le relevé de conclusion était bon.

Alors conscient des risques, les militants de notre fédération ont avec courage et détermination affronté les militants de la CGT et de FO pour porter à la connaissance du personnel, grâce aux outils pédagogiques créer par la fédération, le contenu du relevé de conclusion.

Les efforts déployés ont permis un résultat positif à 47%., il est probable que le résultat négatif aurait été encore plus lourd, si nous n’avions pas été présent dans cette consultation qui nous le rappelons n’est pas un référendum.

A qu’elle question les salariés ont-ils, véritablement, répondu ?

Nous estimons qu’ils ont répondu à une question qui n’était pas posée, mais brandie par les opposants à la ligne de Denis Cohen, pendant des semaines et des semaines.

L’avenir des deux entreprises publiques.

Le chiffon rouge ainsi agité, a précipité les salariés les plus inquiets vers le non.

Ils ont exprimé leur mal-être et leur ras le bol, face aux restructurations perpétuelles, sans perspectives industrielles crédibles.

Ils ont mis en lumière le climat social délétère, avec une hiérarchie locale qui ne résout aucun problème ayant trait à la vie quotidienne au travail.

Cette situation pose la question du type de syndicalisme vers lequel la CGT s’engage alors qu’elle est à quelques semaines de son congrès confédéral.

Le slogan choisi par la FNME-CGT : « Ce que vous voulez, nous le voulons » caractérise une dangereuse spirale

L’expérience que nous venons de vivre doit bénéficier à l’ensemble de notre organisation.

Pour ce qui concerne les accords majoritaires, il en est de même. Nous l’avons tenté, car la CGT a joué le jeu de la négociation.

Elle était véritablement partie prenante dans la construction du projet syndical alternatif au projet patronal.

Cela doit être un indicateur pour le dossier confédéral.

Nous mesurons maintenant le chemin qu’ils ont à parcourir pour rejoindre le camp des réformistes.

Reste que pour nous, tout débute véritablement maintenant.

Dès le 30 janvier des négociation s’enclenchent ayant reçus l’assurance du gouvernement qu’il allait légiférer.

Par ailleurs, ce dossier mérite un retour d’expérience pour analyser les pratiques syndicales misent en œuvre. Ce que nous pouvons d’ors et déjà dire :

Deux tendances se dessinent.

L’une plutôt rassurante puisque, lorsque les équipes ont pris ce sujet à bras le corps, en allant au débat avec le personnel et ceci, tout au long du processus, elle se sont renforcées. Elles sont dans une dynamique de développement.

L’autre démontre que les équipes confrontées à un contexte local plus difficile, ont rencontrées des difficultés tant pour discuter avec les salariés que pour valoriser le travail effectué notamment en terme d’adhésion.

Au final, à l’issue de cette période agitée, notre fédération en sort renforcée.

Merci

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