Le Comité national de branche (CNB) de la Pharmacie s’est tenu les 26 et 27 novembre 2009. Il a réuni pendant une journée les membres du CNB et les DSC. Les DSC, acteurs de la négociation en entreprise et les membres de CNB, négociateurs de branche ont réfléchi ensemble aux conséquences des modifications législatives sur les règles de la négociation collective. Bien entendu, la décision inattendue de la CFE-CGC de ne pas signer l’accord sur l’évolution de la CCNIP a été un cas d’école sur l’application du droit d’opposition. La négociation sur la santé au travail piétine dans les 3 CCN. Le CNB a débattu d’une stratégie visant à relancer la négociation en s’appuyant sur un ensemble de revendications cohérentes que nous proposerons en commission paritaire. Sur ce sujet essentiel, la FCE-CFDT ne peut pas se satisfaire des propositions des chambres patronales réticentes à s’engager sur un sujet générateur de droits nouveaux pour les salariés.
Ce CNB a été l’occasion de procéder à un tour d’horizon de nos champs industriels. Retour des « mégafusions », aux conséquences sociales souvent lourdes, réorientation de la R&D vers les besoins médicaux non satisfaits, nouveaux eldorados que semblent être les biotechnologies, vaccins et diagnostic, implantation des sites de R&D et industriels vers les zones géographiques de croissance. Avec les conséquences que l’on sait sur l’emploi. Les industries de santé se sont développées dans une période de croissance économique leur permettant d’atteindre une profitabilité sans commune mesure avec la plupart des autres secteurs industriels. Dans un contexte de ralentissement de la
croissance, les acteurs cherchent des leviers de rationalisation à court terme afin de maintenir cette profitabilité. Si le Projet de loi de financement de la sécurité sociale 2010 continue de chercher des économies dans le médicament, les pouvoirs publics soulignent, dans le même temps, l’importance d’investir dans les métiers de la santé. Les Etats généraux de l’industrie ont choisi les « Industries de la Santé » comme un de leurs cinq champs sectoriels prioritaires. L’accent est ainsi mis quasi exclusivement sur les biotechnologies et la recherche sans apporter de réponses convaincantes à l’essor de la sous-traitance qui fragilise l’outil de production. L’accès au médicament, assuré par les grossistes répartiteurs dans le respect de missions de service public, est mis à mal par la libéralisation de la distribution. Face à ce constat, la FCE sera force de propositions afin de maintenir un système de santé solidaire qui devra également prendre en compte la dynamique européenne.