Lors de la réunion paritaire tenue en juillet dernier sur le thème de l’épargne salariale, la délégation patronale des industries chimiques avait accepté de répondre à la demande syndicale d’organiser une rencontre pour échanger sur la situation de l’emploi dans le secteur. Une demande motivée par les inquiétudes que suscitent les restructurations permanentes, la diminution du nombre des emplois, et les résultats en demi-teinte affichés par les entreprises chimiques. Ce 4 septembre, c’est donc tout naturellement vers l’emploi que s’est tourné le Comité national de la branche (CNB) Chimie afin de préparer la rencontre paritaire du 24 septembre.
Le CNB a dressé un état des lieux de la branche, où le thème de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) a bien évidemment été omniprésent. Les membres du CNB ont souligné le manque d’ambition des dispositions mises en avant en termes d’emploi. La GPEC n’arrivant que trop souvent comme la « cerise sur le gâchis » d’un plan social… Et de s’interroger sur la réalité d’une politique industrielle et sociale. Car les grandes entreprises, souvent multinationales, restructurent en déclarant assurer le reclassement de leurs salariés, mais ne prennent pas en compte les demandes de reclassement territorial de proximité. Nombreuses aussi sont les entreprises qui recourent à la sous-traitance et aux salariés intérimaires, auxquels il est quelquefois assuré une formation, mais dont les salaires sont maintenus au plus bas. Enfin, beaucoup d’entreprises comptent de plus en plus de salariés cadres, tandis que les employeurs développent des arguments à géométrie variable de recentrage sur le cœur du métier pour justifier toutes les mesures prises, et souvent à l’encontre de l’emploi.
Si, comme le martèle l’Union des industries chimiques, « l’avenir est une exigence », l’exigence de qualité, à laquelle est tenue la profession, ne s’arrête pas aux seules substances chimiques. La qualité de l’emploi doit elle aussi être recherchée. Alors pour le CNB, la priorité est de mettre au travail la branche professionnelle, dans sa dimension paritaire, sur l’avenir de la chimie en se saisissant notamment des résultats des travaux du Contrat d’études prospectives. Car si la chimie française s’inscrit certes dans une dimension européenne, elle doit aussi se consolider en s’ancrant durablement dans les régions de l’hexagone.