2 000 à 2 500 salariés du pôle chimique toulousain ont manifesté le 21 mars dernier à l’appel des organisations syndicales. Des délégations de la fédération, des syndicats limitrophes, Adour Pyrénées Languedoc-Roussillon et des équipes de la liaison TotalFinaElf venant du Sécif, de Haute-Normandie et des Pays-de-Loire y participaient. Six mois après la catastrophe, AZF Grande Paroisse, Tolochimie, la SNPE et ses filiales Raisio et Isochem sont toujours soumises à un arrêté de suspension des activités. Chez AZF, un plan social est en cours, ailleurs ce sont des mesures de chômage partiel ou de mutation, parfois c’est aussi le chômage total sans perspectives de reconstruction comme cela risque d’être le cas pour Dupuy Bioland.
Digne et silencieux lorsqu’il a traversé les quartiers les plus sinistrés, le cortège s’est animé à l’approche de la préfecture où une délégation a été reçue. Dans l’attente des conclusions de l’enquête qui devraient être rendues prochainement, le préfet n’a pas répondu à nos questions quant à l’avenir de la chimie toulousaine. Il est clair que le contexte pré-électoral complique une situation ou prédomine l’expression des partisans de l’éradication totale de la chimie. Le préfet de la Haute-Garonne a inscrit à l’ordre du jour de l’instance consultative, Comité départemental d’hygiène qui se tiendra le 28 mars, la question du redémarrage d’Isochem, filiale de la SNPE spécialisée en chimie fine pharmaceutique et de Raisio. Un expert désigné par le gouvernement a déjà rendu des conclusions favorables à un redémarrage partiel le 23 février dernier. Si cet avis était confirmé, il signifierait bien sûr le retour probable d’une partie au moins des activités. Pour la CFDT, celui-ci doit se faire lors d’une large concertation locale qui aurait pour cadre le repérage des risques, la transparence sur leurs réalités et leur maîtrise concertée.