La dernière négociation annuelle salariale de branche s’est tenue le 11 décembre dans un environnement peu favorable en termes d’inflation : -0,2% en novembre… Selon leurs arguments, les organisations patronales ont émis le souhait de rester prudentes pour 2015 après 3 années consécutives d’attributions d’augmentations dépassant l’indice Insee au titre de l’inflation, elles se sont refusées à entrer dans un scénario similaire… pour l’année 2015 !
Les échanges se sont avérés de facto plus difficiles que d’habitude. Une des fédérations patronales a lutté contre vents et marées pour orienter la négociation vers un ZERO !!! Alors que d’autres avaient, en revanche, un mandat pour négocier, mais… à la baisse ! Les tensions étaient palpables et ont amené la CGT, FO, puis la CFTC à quitter la table des négociations !
La proposition s’est arrêtée à : + 0,6% au 1er janvier avec une clause de revoyure en cas de débordement inflationniste sur les 10 premiers mois… Même si la garantie de cette clause a été obtenue, la CFDT y a opposé le fait qu’on ne pouvait négocier les salaires sur la seule logique de l’inflation ! (notons que le SMIC augmentera de 0,8% le 1er janvier 2015).
L’industrie chimique n’est pas vraiment en difficulté, elle affiche une croissance de +1,9% pour 2014, la même prévision pour 2015. Elle bénéficie du CICE, du pacte de responsabilité et maintenant de la baisse des cours pétroliers… Il n’y a aucune raison pour que ses salariés ne bénéficient pas des fruits de la croissance quand on affiche en parallèle des dividendes et des salaires de dirigeants d’entreprise en nette hausse !
La FCE regrette cette posture patronale et ne signera pas. La recommandation unilatérale n’a pas été évoquée lors de la négociation, et il reviendra à chaque fédération patronale de prendre ses responsabilités en cas de non accord…
En tout état de cause, la FCE-CFDT espère de tout coeur que le dialogue social de branche ne sera pas affecté par ce manque d’ardeur et que les fédérations patronales seront en mesure de se rattraper lors des négociations à venir sur les classifications et la structure salariale attendues pour le 1er semestre 2015.