Début avril, le groupe belge Solvay a fait l’annonce de son offre publique d’achat (OPA) amicale sur le français Rhodia. Les équipes de la FCE se mobilisent.

On connaissait depuis plusieurs mois les intentions des actionnaires du groupe Solvay qui prévoyaient d’investir le fruit de la revente du pôle pharmacie du groupe accomplie en 2010 (plus de cinq milliards d’euros). Après un premier échec sur le groupe danois Danisco racheté par l’Américain Dupont, c’est maintenant chose faite avec ce deuxième essai : une offre publique amicale lancée par le groupe sur Rhodia.

Le groupe Solvay, groupe industriel de dimension internationale œuvrant notamment dans le secteur de la chimie emploie
16 800 personnes dans 40 pays et présente un chiffre d’affaires de 7,1 milliards d’euros. Le groupe Rhodia, lui aussi groupe international compte 14 000 personnes dans le monde pour un chiffre d’affaires de 5,23 milliards d’euros en 2010.

A première vue, l’analyse initiale du projet industriel annoncé peut sembler intéressante, car il s’y dégage une volonté de dévelop-pement sur les points forts des deux groupes qui ont des activités complémentaires. Le potentiel de développement dans les pays émergents semble intéressant, eu égard à l’intégration de synergies commerciales qui pourraient s’avérer fructueuses.

Dans une période où les deux groupes affichent séparément des résultats en nette progression, toute la question est de savoir si la nouvelle dimension du groupe saura transformer cette fusion en un véritable succès durable qui ne devra pas faire du social, le grand perdant.

Les directions ont déjà annoncé des économies potentielles, de l’ordre de 250 millions d’euros, concernant notamment les fonctions supports et administratives.

Aussi la FCE-CFDT sera, bien évidemment, vigilante sur les suites de cette « fusion » et attend de connaitre le plan stratégique et la politique industrielle détaillée qui sera menée dans le cadre de cette nouvelle dimension de groupe.

D’ores et déjà, la Fédération a réuni les responsables syndicaux des deux groupes pour définir, en partant des échéances à venir, un plan d’actions tenant compte à la fois de la procédure qui doit être menée dans les différentes instances et des conséquences pour les salariés des deux groupes. L’OPA amicale vient d’être déclarée conforme par l’Autorité française des marchés financiers. Elle pourrait se terminer fin août 2011.

La FCE-CFDT a annoncé qu’elle n’accepterait aucun licenciement « financier ». Le groupe Solvay à travers ses engagements en termes de développement durable d’une part, et Rhodia avec son accord mondial de responsabilité sociale d’autre part, doivent aujourd’hui traduire, en actes et ensemble, leurs engagements respectifs dans ces domaines qui privilégient le dialogue social.

Les équipes syndicales FCE-CFDT de Solvay et Rhodia se sont à nouveau rencontrées le 24 mai. Elles ont fait un point sur les avancées du dossier et ont décidé d’une rencontre syndicale internationale. Elle est programmée pour le mois de juillet. Des militants belges des syndicats FGTB et CSC seront notamment présents. Des représentants des fédérations syndicales, européenne avec l’Emcef et mondiale avec l’Icem seront aussi de la partie.