Les suppressions d’emplois, les filialisations d’activités ou le recours accru à la sous-traitance sont le lot quotidien des entreprises. Suite à la catastrophe de Toulouse, certains sites voient leur avenir questionné. Parallèlement, les progiciels de gestion se développent, et les groupes poursuivent la mise en place de structures souples (joint-venture, sociétés par actions simplifiées). Conséquences : inquiétude face à l’avenir, changement de politique sociale et mal de vivre au travail. Face à ces mutations, la question de la prise en charge syndicale de ces phénomènes est plus que jamais d’actualité.
Dans ce contexte, la négociation collective offre peu de perspectives. Sur les salaires, la tendance va vers la fixation d’objectifs individuels et prend le pas sur les augmentations collectives. Et quelques timides accords Casaic sont en cours. Toutefois, des innovations émergent. Chez Henkel, un accord de méthode novateur a vu le jour dans un contexte de restructuration. Et la SNPE a reconnu le phénomène de discrimination syndicale via un accord relatif à l’évolution de carrière des militants. La gestion prévisionnelle des emplois et des compétences reste le sujet le plus délicat à négocier. Ce thème d’avenir touche les classifications et la définition du métier. Et certaines directions s’intéressent au sujet.
Le point fort du CNB du 12 au 14 mars a concerné les risques industriels. L’intervention de Jacques Fournier, qui siège pour la CFDT au Conseil supérieur des installations classées, a permis de faire le point sur le projet de loi sur la maîtrise des risques technologiques et ses répercussions sur le code du travail. Le CNB a débattu du projet de texte relatif à « l’intervention des entreprises extérieures » qui fera l’objet de la prochaine paritaire. Des journées seront organisées dans les branches territoriales des syndicats pour que les équipes s’approprient les enjeux de ces différents thèmes. Selon l’avancée des négociations, une mobilisation plus large et sous d’autres formes pourra être envisagée.
Enfin, l’accord sur le capital temps formation a été analysé. Sa renégociation arrivant à échéance, certains points méritent d’être revisités. Le rôle des militants des CE au regard du plan de formation, l’analyse des besoins en formation des salariés ainsi que le lien avec les qualifications et la validation des acquis d’expérience ont été soulignés comme devant être approfondis.