La journée paritaire du 10 juin a été l’occasion de faire un premier pas pour la reconnaissance du bac professionnel dans la grille de classification de la convention collective de la chimie (CCNIC), mais aussi de constater que les patrons restent sourds à la question des salaires minima qui partent à la dérive.
Entrée en vigueur en 1978, la grille de classifications reconnait trois niveaux de diplômes avec une garantie de coefficients. Mais les entreprises ne reconnaissaient pas les bacs professionnels créés bien plus tard. Il aura fallu en passer par des décisions de justice rendues en faveur de salariés et les demandes réitérées des organisations syndicales pour que l’Union des industries chimiques (UIC) accepte que le diplôme s’inscrive dans la convention collective dans le cadre d’un accord que la FCE a décidé de signer. Mais les patrons de l’UIC n’ont pas suivi notre revendication complémentaire qui, au-delà de la reconnaissance, aurait permis de donner « le coup de pouce » mettant le bac à un plus juste niveau d’accueil tenant compte des nouvelles réalités du travail.
Pour les salaires minima, la FCE a rappelé qu’en janvier 2010, faute d’accord, la chambre patronale a procédé à une recommandation revalorisant les minima de + 0,5 % au 1er mai. Une augmentation particulièrement faible qui, face à la montée de l’inflation (+1,7 % en mai), met en difficulté les salariés les moins bien payés.
Un constat dont se moquent totalement les représentants de l’UIC qui ont répondu négativement à notre demande d’ouverture de négociation. Ils proposent d’avancer en octobre 2010 la réunion prévue en novembre pour les salaires de 2011. C’est une attitude qui frise la provocation au moment où les responsables patronaux déclarent vouloir attirer les jeunes et prétendent que les salaires de la profession sont « 20 % au-dessus des autres branches ». Rappelons que le premier salaire mensuel est de 1 346,73 euros, voire 1 353,92 euros pour ceux qui bénéficient de la recommandation du 1er mai. Soit, « au mieux », 10 euros au-dessus du Smic. Est-ce cela l’ambitieuse chimie de demain ?