C’est lors de l’ultime réunion de négociation, le 25 avril, que la FCE-CFDT a décidé de signer l’accord salarial des Chantiers Jeanneau. L’accord prévoit une augmentation uniforme de 20 euros au 1er avril, auxquels s’ajoutent une augmentation de 1 % au 1er juin et une prime annuelle de 250 euros. Soit, en moyenne, une somme proche de 50 euros par mois. Mais pour y arriver, il aura fallu construire un véritable rapport de force.

Le 5 avril, la direction ne proposait qu’une hausse salariale de 1 %. Véritable provocation pour la CFDT, quand le chiffre d’affaires de l’entreprise croît de 6 %. Comment aussi accepter que seuls les actionnaires bénéficient de cette bonne santé économique, sans une juste redistribution des gains de productivité aux salariés ?

C’est pourquoi, quand la direction campe encore sur ses positions à la réunion suivante, le 16 avril, la CFDT décide d’appeler à l’action. Seule, puisque la CGT ne souhaite s’y associer. Le 17 avril, la CFDT appelle les salariés à débrayer dès le lendemain. Ils répondront massivement à son appel. 800 salariés de la production, sur les 1 100 du site des Herbiers, au siège de la société, suivent le mouvement. A Nantes, le taux de grévistes est de 60 %. A Cholet, 90 salariés sur 130 arrêtent aussi le travail. A Rochetrejoux, on va jusqu’à atteindre les 99 % de grévistes !

La direction est alors contrainte d’accepter une négociation le jour même, puis à nouveau le 19 avril. ces réunions permettront d’aboutir à des avancées sérieuses, proches de la revendication initiale de la CFDT. La CGT essaiera bien de surenchérir, mais sans obtenir de résultats puisqu’elle n’avait pas voulu participer à la mobilisation. Les militants CFDT iront quand même sur le terrain consulter les salariés dans les ateliers et les services, qui se diront favorables à la signature de l’accord.

Bref, le rapport de force aura payé. Et les salariés de Jeanneau en sortent gagnants !