La FCE a répondu à l’invitation d’un groupe de travail parlementaire chargé d’examiner la question de l’avenir de l’industrie du caoutchouc.
Pierre Goldberg, ancien maire communiste de Montluçon, à l’origine de ce groupe, se dit personnellement concerné par la perte de 400 emplois dans l’usine Dunlop, suite au rapprochement Goodyear/Sumitomo. Le groupe s’est donné pour objectif d’établir un rapport quant à l’avenir en France des industries du caoutchouc.
Après le syndicat patronal de la profession, les organisations syndicales étaient invitées à donner leur avis sur l’évolution de ce secteur.
La FCE a souligné les spécificités de la branche. D’un côté, l’industrie du pneumatique, organisée autour de gros sites de production, de l’autre les « ouvrages en caoutchouc » produits essentiellement par des PME. La plupart de ces industries sont en lien direct, voire en position de sous-traitance avec le secteur automobile.
La FCE a dit sa préoccupation quant aux conditions de travail. L’industrie du caoutchouc compte parmi ses salariés de nombreuses victimes de troubles musculo-squelettiques. Le secteur développe actuellement de nouvelles techniques de production largement automatisées (pneumatiques et durits par exemple). L’impact en termes d’emplois risque de se révéler plutôt négatif.
La FCE a voulu souligner le comportement d’une chambre patronale restée pendant près de dix ans dans une attitude de refus de la négociation.
La CGT est intervenue pour dénoncer les grands groupes s’orientant uniquement vers des logiques financières. Elle a ensuite mis l’accent sur les produits et fabrications qui sont délocalisés vers des pays à faible coût de main-d’œuvre.
Enfin, elle a longuement développé sa critique de la loi pour les 35 heures qui ne permet pas de créer des emplois.
C’est sur ce point que s’est prononcé un député UDF, rejoignant la CGT dans la critique de la réduction du temps de travail.
Sans surprise, un député PS a énoncé son désaccord avec cette vision et a invité à réfléchir aux questions que posent le recyclage ou la destruction des pneus usagés.
Pour conclure les débats, Pierre Goldberg a indiqué qu’il ferait un rapport « optimiste », s’appuyant notamment sur les résultats rentables du secteur.
Il a aussi déclaré avoir retenu les préoccupations des organisations syndicales concernant la santé au travail : « J’attends, leur a-t-il dit, vos positions et commentaires par écrit. Ils seront joints au rapport parlementaire ».