Interrogés depuis plusieurs mois par la FCE-CFDT sur la situation économique et sociale dans la branche, les patrons du caoutchouc en ont brossé un tableau plutôt pessimiste, dans lequel « le pire serait à venir » et la formation professionnelle la solution.
C’est dans le cadre de l’Observatoire national de l’évolution des emplois que les organisations syndicales ont rencontré les représentants du SNCP, le syndicat des patrons du caoutchouc. A l’ordre du jour, un sujet particulièrement attendu : l’examen de la conjoncture dans la branche. Sujet d’importance puisque pour la première fois, le Secrétaire général du Département Social du SNCP avait fait le déplacement. Les chiffres, courbes et statistiques, présentés et commentés par le responsable du Secteur Economie qui l’avait accompagné, ont tous souligné les difficultés que rencontrent aujourd’hui les entreprises du caoutchouc. Elles sont de deux ordres : l’augmentation du prix des matières premières et la pression des donneurs d’ordres sur les équipementiers.
Il est vrai que le secteur du caoutchouc, composé de nombreuses PME et TPE, dépend à 75 % de l’industrie automobile. Et que l’essentiel du chiffre d’affaires est réalisé par les groupes et les plus grosses des PME qui concentrent l’essentiel des effectifs. Restés plutôt stables depuis une dizaine d’années, les effectifs sont aujourd’hui touchés par la baisse des productions. L’avenir est donc plutôt sombre, comme le confirment les situations que connaissent CF. Gomma, Continental, Euro Auto Hose, GDX Automotive, ou encore Trelleborg.
Le SNCP s’est proposé d’agir sur deux fronts : « l’amélioration de la compétitivité par une meilleure recherche et une adaptation aux changements, mais aussi l’amélioration de la formation des salariés ». Il s’est réjoui de la future mise en place d’un organisme paritaire collecteur agréé, qu’il a présenté comme « la » solution.
Mais la FCE-CFDT n’est pas dupe. Si la formation est véritablement un plus pour les salariés, il faudrait cependant qu’elle soit miraculeuse pour répondre aux difficultés quand elles n’ont pas été anticipées. C’est davantage une politique prévisionnelle des emplois qu’il faut mettre en place, et ce d’autant plus vite que les entreprises ont des difficultés. Le rôle économique des élus dans les comités d’entreprise est pour cela de toute importance. Pour la FCE, « la marche des entreprises, c’est d’abord l’emploi. C’est aussi l’avenir ! ».