Depuis le 1er janvier 2005, la Caisse nationale de retraite des industries électrique et gazière, ou CNIEG, est créée. Nous avons interviewé Marie-Hélène Gourdin qui, aux côtés de Michel Libran, siège au conseil d’administration de la CNIEG pour la FCE-CFDT.
CFDT Magazine Chimie énergie : La Caisse nationale des industries électrique et gazière est mise en place depuis le 1er janvier 2005. Dans quel état d’esprit es-tu aujourd’hui ?
Marie-Hélène Gourdin : La création de la CNIEG est une véritable satisfaction et une très grande fierté pour la FCE-CFDT. Satisfaction de voir se concrétiser des mois, des années de travail. Fierté surtout d’avoir fait, d’une belle idée imaginée par la FCE-CFDT, une belle réussite qui permet le maintien et la pérennisation du régime spécial de retraite des IEG. Plus personnellement, je dirais toute ma joie d’avoir participé à cette aventure qui m’a permis de découvrir l’univers de la protection sociale et de rencontrer des gens formidables.
CFDT MCE : Les négociations avec l’Agirc et l’Arrco n’ont pas abouti. Peux-tu nous dire pourquoi ? Quelles conséquences cela a-t-il ?
M-H G : Nous ne pouvons pas dire que les négociations avec l’Agirc et l’Arrco n’ont pas abouti. En fait, les négociations ont achoppé sur la soulte, c’est-à-dire la prise en compte des droits passés. Une convention financière a été signée entre l’Agirc, l’Arrco et la CNIEG pour les droits qui courent à partir du 1er janvier. Cette convention fixe les conditions financières d’adhésion de la Caisse aux régimes de retraite complémentaires, notamment les conditions de la neutralité financière, et précise que les agents ou les entreprises n’adhèrent pas individuellement à ces régimes.
Notons que pour l’agent, rien ne change : ses droits acquis ou futurs sont maintenus. C’était un acquis du relevé de conclusions signé par la FCE-CFDT en décembre 2002.
CFDT MCE : Quels sont la place et le rôle du groupe Malakoff ?
M-H G : L’Agirc et l’Arrco sont deux Groupements d’intérêts économiques regroupant l’ensemble des Institutions de retraites complémentaires (IRC). Lors de la finalisation de la convention s’est posée la question du choix de l’IRC qui accueillerait les IEG en son sein. Le choix s’est porté sur Capimmec (pour les cadres) et Irec (pour les autres salariés), membres du groupe Malakoff. J’ai, pour ma part, des contacts avec les administrateurs CFDT de ces IRC qui me conseillent et m’aident dans mes premiers pas d’administratrice de Caisse de retraite.
CFDT MCE : Comment s’est déroulé le 1er conseil d’administration de la CNIEG ? La CFDT a-t-elle eu la place qu’elle méritait ? Et quelles conclusions en tires-tu ?
M-H G : Ce premier conseil d’administration fut éprouvant. Certes, Michel Libran et moi-même étions heureux d’y participer pour les raisons que j’ai évoquées tout à l’heure, et fiers d’y représenter la FCE-CFDT. Mais nous avons une certaine amertume par rapport à la présidence de l’organisme. Le choix des employeurs de soutenir la CFE-CGC est incompréhensible (la CGC a obtenu 10 voix dont 2 de ses administrateurs et 8 des représentants de la direction). La FCE-CFDT a été moteur pendant toute la négociation du relevé de conclusions. Pour preuve, le schéma d’organisation de la Caisse est celui-là même élaboré et proposé par la FCE-CFDT dès octobre 2003. En relation avec la Confédération et nos administrateurs à l’Agirc et l’Arrco, nous avons fait en sorte d’aplanir les difficultés dans les discussions entre la branche et ces régimes de retraite complémentaire. Nous avons été un rouage essentiel. Alors, être remerciés de cette façon, c’est tout simplement déloyal de la part des employeurs ! Aujourd’hui, il convient de laisser notre rancune de côté. Nous devons prendre notre place, et toute notre place, au sein de ce conseil d’administration, et y porter nos valeurs, nos revendications pour le bien de l’ensemble des retraités de la branche des IEG.
Le conseil d’administration de la CNIEG règle, par ses
délibérations, les affaires de l’organisme. Il est chargé :
• d’établir les statuts et le règlement intérieur de l’organisme,
• de voter le budget de gestion de l’organisme,
• de procéder à l’arrêté des comptes de l’organisme pour
l’exercice comptable écoulé,
• de nommer le directeur et l’agent comptable,
• d’exécuter ses propres délibérations,
• de contrôler l’application par le directeur et l’agent comptable des dispositions législatives et réglementaires,
• d’arrêter le schéma directeur informatique de la Caisse.
Il est composé de 10 administrateurs « employeurs » et
10 administrateurs « salariés » (2 par fédération syndicale).
Il a désigné en son sein 3 commissions :
• une commission du recours amiable qui examine et donne son avis sur les réclamations fournies contre les décisions prises par la CNIEG,
• une commission de contrôle qui donne son avis sur les budgets, les prévisions de trésorerie, la sécurité financière de la Caisse, le suivi des conventions, le suivi des modalités de financement des droits spécifiques futurs
,
• une commission des marchés.
Il débat actuellement d’une quatrième commission concernant le suivi de la législation et l’information aux affiliés.