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Bourbon Saint-Lupicin les pratiques syndicales au service de l’efficacité

Le site de Bourbon-Lupicin a subi deux plans de sauvegarde de l’emploi (PSE) en deux ans. Dans ce contexte difficile, l’équipe CFDT a mis en oeuvre un rapport de forces exemplaire...

Le site de Bourbon-Lupicin a subi deux plans de sauvegarde de l’emploi (PSE) en deux ans. Dans ce contexte difficile, l’équipe CFDT a mis en oeuvre un rapport de forces exemplaire. François Campanini, Joseph Scordo, délégués syndicaux, Franck Massonnat, secrétaire du Comité d’entreprise (CE) et Patricia Rocca, secrétaire du CHSCT en ont été les principaux acteurs.

2009 et 2010, deux PSE mal ficelés. Depuis 2006, le CE, à l’initiative de la CFDT, a confié l’expertise des comptes à Syndex, cabinet d’experts-comptables. Dès cette date, Syndex prédisait 150 suppressions de postes si la direction ne changeait rien. Mais la direction n’en a pas tenu compte.

Fin 2008, Bourbon est touché par la crise. La direction met en place du chômage partiel.

En 2009, l’entreprise est presque en cessation de paiement et les élus CE lancent un droit d’alerte. La direction présente un PSE avec 29 suppressions de postes. La CFDT prépare la riposte et demande le détachement de Joseph et François, pour six mois. François explique « cela nous a permis d’être en lien avec toutes les catégories de salariés et d’être réactifs face à la direction. Nous avons pu rencontrer les élus, le préfet et contrecarrer ce plan social ». Avec les salariés, ils ont décortiqué les plans de charge et ont démontré que 19 postes menacés devaient être maintenus. François ajoute « sur les dix personnes finalement licenciées, deuf personnes ont retrouvé du travail, la dixième ne le souhaitant pas ».

Dans la période de crise, l’État met en œuvre le fonds de modernisation des équipementiers automobiles (FMEA). Alimenté par l’État, Renault et PSA, ce fonds investit dans les équipementiers stratégiques pour renforcer leur compétitivité. Il injecte pour cinq ans, des capitaux dans l’entreprise au moment où elle va mal et il espère récupérer plus que sa mise au bout de cinq ans. Les constructeurs automobiles ne sont pas des philanthropes et pour bénéficier du FMEA, Bourbon est presque poussé à mettre en œuvre un PSE.

En 2010, la direction annonce un nouveau PSE avec 80 suppressions de postes dont 67 à Saint-Lupicin.

Dans un premier temps, toutes les organisations syndicales s’y opposent. Mais la CFDT se rend compte que cette position mènera au dépôt de bilan et qu’elle a plus à y gagner en allant négocier.

Construire seul le rapport de forces. Face à cette situation, les élus CFDT préparent l’offensive et impliquent une trentaine d’adhérents. À trois reprises, la CFDT organise des assemblées générales de salariés, pendant le temps de travail, à Saint- Lupicin. La CFDT met en place une commission de travail constituée de salariés des différents secteurs de l’entreprise.

La CFDT alerte les médias : « au départ, il a fallu mettre les choses au point et expliquer nos positions puis ça s’est bien passé, la presse a bien couvert nos actions » explique François.

Afin de solliciter les élus et des politiques, François et Joseph sillonnent le territoire. « Bien sûr les élus ne peuvent pas apporter d’aides directes mais ils permettent d’ouvrir des portes et c’est essentiel » précise François.

La lutte finit par payer et les résultats sont là : gain sur la durée du congé de reclassement passé de six mois à onze mois, la prime supra légale passée de 3 000 à 6 000 euros pour moins de dix ans d’ancienneté et de 8 000 à 12 000 euros pour plus de dix ans d’ancienneté.

La CFDT ne laisse personne sur le carreau et est attentive aux situations individuelles en soutenant les plus en difficulté. Les
80 postes menacés se traduisent finalement par 18 départs contraints.

Une équipe confortée qui doit préparer l’avenir

Aujourd’hui, Patricia reconnaît « C’est épuisant. On se demande si on a fait le bon choix ». Elle met en avant le maintien du dialogue avec les salariés comme élément primordial.

Franck complète « pour gagner, il est nécessaire de s’entourer, solliciter les élus locaux car ils ont du poids et peuvent faire basculer des positions. Et garder toujours l’objectif de sauver le site et ne laisser personne sur le bord du chemin ».

Patricia reconnaît la force du fonctionnement collectif « on discute, on débat, on confronte nos positions et on arrive à une position commune. On est davantage écouté du côté direction. Les salariés ont plus confiance en nous ».

L’utilité dont a fait preuve la CFDT au contact des salariés est un vrai tremplin vers l’adhésion. Patricia précise « Les adhésions se font parce qu’on parle avec les salariés, mais elles sont concrétisées par François. cinq adhésions en 2010, et d’autres vont suivre. De quoi renouveler l’équipe qui a besoin de renfort pour assurer l’avenir ».

BOURBON EN QUELQUES MOTS
Le groupe Bourbon est producteur d’équipements en matière plastique, principalement pour l’automobile. Il emploie 2 230 salariés sur 12 sites en Europe dont 4 en France. Le siège social est situé à Saint-Lupicin dans le Jura.
La CFDT est présente à Bourbon Saint-Lupicin depuis les années 70. Elle y a toujours été majoritaire (66 % des voix). 520 salariés travaillent sur ce site.

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