Le capitaine du bateau FCE mis à l’eau lors du congrès de Lyon en 1997 prend de nouvelles responsabilités. Conformément aux engagements pris devant le comité directeur fédéral au début de son deuxième mandat, Jacques Khéliff quittera ses fonctions de secrétaire général de la Fédération chimie énergie au 1er janvier 2003.
Il rejoint le groupe industriel chimique Rhodia comme directeur délégué, conseiller auprès du président sur le développement durable. Plus qu’une fonction, c’est un nouveau défi qu’il doit relever. Cette nouvelle orientation professionnelle constitue une reconnaissance personnelle pour Jacques. Entré jeune à l’usine, il n’a eu de cesse de parfaire ses connaissances en exerçant sa curiosité dans de nombreux domaines qu’ils soient syndicaux, politiques, industriels ou culturels.
L’opportunité qui s’offre à lui est aussi un signe fort pour le syndicalisme en général et la CFDT en particulier. Sa reconversion, à ce niveau de responsabilité, est un encouragement pour les générations militantes futures, elle démontre que l’expérience acquise lors d’un parcours militant peut être valorisée dans une vie professionnelle d’entreprise.
Le syndicalisme, formidable école de vie et d’actions, creuset de réflexion et d’émancipation, en sort reconnu et valorisé.
C’est au nom de tous les adhérents de la fédération que le comité directeur fédéral l’a salué en lui exprimant sa confiance, et en lui souhaitant de réussir pleinement sur des enjeux qui sont au cœur de notre syndicalisme.
Réfléchir pour agir
Il n’est pas aisé de dire en peu de mots qui est Jacques. Une chose est sûre, il ne laisse pas indifférent. Exigeant envers lui-même, il l’est aussi envers les autres. Pugnace, déterminé, mais toujours stimulant pour le collectif, il a eu la volonté de construire une CFDT forte, reconnue et autonome. Doté d’une capacité de conception, mais aussi de vulgarisation et de réalisation, il suscite le débat pour révéler les avis et éclairer les compréhensions collectives. Son expression directe irritait parfois, mais sa lucidité et sa lecture de la société et du monde ont été un atout pour l’organisation. Vigilant sur les fondements de notre organisation, Jacques n’a jamais transigé sur les valeurs et les règles collectives de fonctionnement de la CFDT. Il a pourtant toujours fait preuve d’une grande disponibilité pour écouter les militants. Cette qualité, pas toujours perçue au premier abord, a été un atout dans la pertinence des choix parfois difficiles qu’il a été amené à prendre tout au long de son engagement fédéral et confédéral.
Européen convaincu, il a milité avec conviction à la construction de l’Europe sociale et syndicale. Il a été membre fondateur et vice-président de la fédération syndicale européenne des mines, de la chimie et de l’énergie. Comme il le dit souvent « la grandeur des militants c’est de contribuer à une œuvre jamais achevée et dont ils ne bénéficieront pas personnellement ».
Le passage de Jacques aura marqué la CFDT et plus particulièrement notre fédération.
Hubertus Schmoldt, président de l’Emcef, remercie Jacques pour l’action déterminante qu’il a menée pour faire avancer le dialogue social au niveau européen.